Los Pescadores de Perlas      

En los años sesenta del pasado siglo, el ministerio francés de Bellas Artes tuvo la feliz iniciativa de subvencionar al Teatro Lírico parisino con 100.000 francos para que se representara anualmente una ópera de tres actos cuya música hubiera sido creada por antiguos alumnos de Villa Médicis. Leon Carvalho, director del Téàtre-Lyrique, apostó por un joven de 25 años Georges Bizet (París 1838 - 1875).

El compositor situó su ópera Les Pècheurs de Perles en la exótica isla de Ceilán. Está dividida en tres actos sobre un libreto de Michel Carré y Eugène Cormon.

La obra se estrenó el 30 de septiembre de 1863 en el Teatro Lírico de París, recibiendo numerosas críticas debido a que sus detractores encontraron que hacía demasiadas concesiones al wagnerianismo y al verdianismo. Berlioz fue uno de los pocos que reconoció enseguida el valor de la obra.

Hoy en día, Los Pescadores de Perlas, no se representa muy a menudo, sin duda alguna por la extremada predilección del público por Carmen (1874) que, al igual que Leoncavallo o Mascagni, convierten a Bizet en uno de aquellos compositores conocidos casi exclusivamente por una única obra.

Personajes

Nadir

Zurga

Leila

Nourabad

Pescador

Jefe de los Pescadores

Sacerdotisa

Gran Sacerdote

Tenor

Barítono

Soprano

Bajo

La acción se desarrolla en la isla de Ceilán en época indeterminada.

ACTE I


(Une plage aride et sauvage de 
l'île de Ceylan, quelques huttes
en bambous; palmiers; au loin, 
ruines d'une ancienne pagode 
hindoue et la mer éclairée par 
un soleil ardent. Des pêcheurs
achèvent de dresser leurs tentes
pendant que des autres dansent
et boivent aux sons des 
instruments hindous)

CHOEUR
Sur la grève en feu
Où dort le flot bleu,
Nous dressons nos tentes!
Dansez jusqu'au soir,
Filles à l'il noir,
Aux tresses flottantes!
Chassez, chassez par vos chants,
Chassez, chassez 
Les esprits méchants!
Voilà notre domaine!
C'est ici que le sort
Tous les ans nous ramène,
Prêts à braver la mort!
Sous la vague profonde,
Plongeurs audacieux
À nous la perle blonde
Cachée a tous les yeux!
Sur la grève en feu...

ZURGA
Amis, 
Interrompez vos danses et vos jeux!
Il est temps de choisir 
Un chef qui nous commande,
Qui nous protège et nous défende,
Un chef aimé de tous, 
Vigilant, courageux!

CHOEUR
Celui que nous voulons pour maître
Et que nous choisissons pour roi
Ami Zurga, ami Zurga, c'est toi!

ZURGA
Qui, moi?

CHOEUR
Oui, oui, sous notre chef!
Nous acceptons ta loi.
Ami, ami, sois notre chef!
Nous acceptons ta loi.

ZURGA
Vous me jurez obéissance?

CHOEUR
Sois notre chef!

ZURGA
À moi seul la toute puissance?

CHOEUR
Sois notre roi!

ZURGA
Eh bien! c'est dit! c'est dit!

CHOEUR
Sois notre chef
À toi seul la toute puissance,
Sois notre chef et notre roi!

ZURGA
C'est dit! c'est dit!

(Nadir paraît au fond et descend
parmi les rochers.) 

CHOEUR
Mais qui vient là?

ZURGA 
(allant au devant de Nadir)
Nadir! Nadir! 
Ami de ma jeunesse
Est-ce bien toi que je revois?

CHOEUR
C'est Nadir, 
le coureur des bois!

NADIR
Oui, Nadir, 
votre ami d'autrefois!
Parmi vous compagnons 
Que mon bon temps renaisse!
Des savanes et des forêts
Où les traqueurs tedant rêts,
Des savanes et des forêts
J'ai sondé l'ombre et le mystère!
J'ai suivi le poignard aux dents,
Le tigre fauve aux yeux ardents,
Et le jaguar et la panthère!
Ce que j'ai fait hier, mes amis, 
Vous le feriez demain!
Oui, vous le feriez demain!
Compagnons, 
Donnons-nous la main!

CHOEUR
Amis, amis, donnons-lui la main!

ZURGA
Demeure parmi nous, Nadir,
Et sois des nôtres!

NADIR
Oui! mes vux désormais
Mes plaisirs sont les vôtres!

ZURGA
Eh bien! 
Prends part à nos jeux!
Ami, bois avec moi, 
Danse et chante avec eux!
Avant que la pêche commence,
Saluons le soleil, 
L'air et la mer immense!

CHOEUR
Sur la grève en feu...

(Les pêcheurs dansent, puis se
dispersent. Zurga et Nadir restent
seuls.)

ZURGA
C'est toi, toi qu'enfin je revois!
Après de si longs jours, 
Après de si longs mois 
Où nous avons vécu séparés 
L'un de l'autre,
Brahma nous réunit! 
Quelle joie est la nôtre!
Mais parle, 
Es-tu resté fidèle à ton serment? 
Est-ce un ami que je revois 
Ou bien un traître?

NADIR
De mon amour profond, 
J'ai su me rendre maître!

ZURGA
Oublions le passé, 
Fêtons ce doux moment!
Soyons frères, 
Restons amis toute la vie!
Mon cur a banni sa folie!

NADIR
Oui, le calme est venu pour toi,
Mais l'oubli ne viendra jamais!

ZURGA
Que dis-tu?

NADIR
Zurga, 
quand tous deux 
Nous toucherons à l'âge
Où les rêves des jours passés
De notre âme sont effacés,
Tu te rappelleras 
Notre dernier voyage;
Et notre halte 
aux portes de Candi.

ZURGA
C'était le soir!
Dans l'air par la brise attiédi,
Les brahmines au front 
Inondé de lumière,
Appelaient lentement 
La foule à la prière!

NADIR
Au fond du temple saint
Paré de fleurs et d'or,
Une femme apparaît!
Je crois la voir encore!

ZURGA
Une femme apparaît!
Je crois la voir encore!

NADIR
La foule prosternée
La regarde, etonnée,
Et murmure tous bas:
Voyez, c'est la déesse!
Qui dans l'ombre se dresse
Et vers nous tend les bras!

ZURGA
Son voile se soulève!
Ô vision! ô rêve!
La foule est à genoux!

NADIR, ZURGA
Oui, c'est elle! 
C'est la déesse 
Plus charmante et plus belle!
Oui, c'est elle! 
C'est la déesse 
Qui descend parmi nous!
Son voile se soulève 
Et la foule est à genoux!

NADIR
Mais à travers la foule
Elle s'ouvre un passage!

ZURGA
Son long voile déjà
Nous cache son visage!

NADIR
Mon regard, hélas!
La cherche en vain!

ZURGA
Elle fuit!

NADIR
Elle fuit!
Mais dans mon âme soudain
Quelle étrange ardeur s'allume!

ZURGA
Quel feu nouveau me consume!

NADIR
Ta main repousse ma main!

ZURGA
Ta main repousse ma main!

NADIR
De nos coeurs 
l'amour s'empare
Et nous change en ennemis!

ZURGA
Non, que rien ne nous sépare!

NADIR
Non, rien!

ZURGA, NADIR
Jurons de rester amis!
Oh oui, jurons de rester amis!
Oui, c'est elle! C'est la déesse!
En ce jour qui vient nous unir,
Et fidèle à ma promesse,
Comme un frère je veux te chérir!
C'est elle, c'est la déesse
Qui vient en ce jour nous unir!
Oui, partageons le même sort,
Soyons unis jusqu'à la mort!

ZURGA
Que vois-je?
Un pirogue aborde près d'ici!
Je l'attendais!
O dieu Brahma! merci!

NADIR
Qui donc attendais-tu?

ZURGA
Une femme inconnue
Et belle autant que sage,
Que les plus vieux de nous,
Selon le vieil usage,
Loin d'ici, chaque année,
Ont soin d'aller chercher!
Un long voile à nos yeux
Dérobe son visage;
Et nul ne doit la voir,
Nul ne doit l'approcher!
Mais pendant nos travaux,
Debout sur ce rocher,
Elle prie, et son chant
Qui plane sur nos têtes
Écarte les esprits méchants
Et nous protége!
Elle approche! ami,
Fête avec nous son arrivée!
          
ACTO I


(Una playa árida y salvaje de la
isla de Ceilán. A derecha e
izquierda algunas cabañas de
bambú y de esterilla; palmeras;
ruinas de una vieja pagoda hindú y
el mar iluminado por un sol
ardiente. Unos pescadores acaban 
de montar sus tiendas mientras que
otros danzan y beben al son de
instrumentos hindúes)

CORO
¡Sobre la playa ardiente
donde duerme el agua azul,
nosotros levantamos 
nuestras tiendas!
¡Danzad hasta la noche,
muchachas de ojos negros,
con las trenzas al viento!
¡Alejad, alejad con vuestros cantos,
alejad, alejad los malos espíritus!
¡Este es nuestro dominio!
¡Es aquí donde la suerte
todos los años nos conduce
dispuestos a desafiar a la muerte!
¡Bajos las olas profundas,
nadadores audaces,
nos aguarda la luminosa perla
oculta a todos los ojos!
Sobre la playa ardiente...

ZURGA
¡Amigos, interrumpid 
vuestras danzas y juegos!
Es el momento de escoger
un jefe que nos gobierne,
que nos proteja y nos defienda,
¡un jefe amado por todos, 
vigilante, valiente!

CORO
Aquél que queremos por señor
y al que elegimos como rey
amigo Zurga, amigo Zurga, ¡es a ti!

ZURGA
¿Quién, yo?

CORO
¡Sí, sí, sé nuestro jefe!
Aceptamos tus leyes.
¡Amigo, amigo, sé nuestro jefe!
Aceptamos tus leyes.

ZURGA
¿Me juráis obediencia?

CORO
¡Sé nuestro jefe!

ZURGA
¿Para mí todos los poderes?

CORO
¡Sé nuestro rey!

ZURGA
¡Bien! ¡Ya está dicho! ¡está dicho!

CORO
Sé nuestro jefe,
A ti todos los poderes,
¡sé nuestro jefe y nuestro rey!

ZURGA
¡Ya está dicho! ¡está dicho!

(Nadir aparece por el fondo y
desciende entre las rocas.)

CORO
¿Pero quién viene por ahí?

ZURGA
(acudiendo ante Nadir)
¡Nadir! ¡Nadir! 
¡Amigo de mi juventud!
¿Eres tú a quien nuevamente veo?

CORO
¡Es Nadir, 
el corredor de los bosques!

NADIR
¡Sí, Nadir, vuestro amigo de antaño!
¡Entre vosotros, compañeros,
los buenos tiempos renacen!
¡De las sabanas y de los bosques
donde los cazadores extienden redes,
de las sabanas y de los bosques
he sondeado las sombras 
y los misterios!
¡He seguido,
con el puñal entre los dientes,
al tigre leonado de ojos ardientes,
y al jaguar y a la pantera!
¡Lo que yo hice ayer, amigos míos,
vosotros lo haréis mañana!
¡Sí, vosotros lo haréis mañana!
¡Compañeros, démonos la mano!

CORO
¡Amigos, amigos, démonos la mano!

ZURGA
¡Vive con nosotros, Nadir,
y sé de los nuestros!

NADIR
¡Sí! ¡Mis deseos, desde ahora,
y mis placeres serán los vuestros!

ZURGA
¡Bien! 
¡Toma parte en nuestros juegos!
¡Amigo, bebe conmigo, 
baila y canta con ellos!
¡Antes de que la pesca comience,
saludemos al sol, al aire 
y al mar inmenso!

CORO
Sobre la playa ardiente...

(Los pescadores danzan, después se
dispersan. Zurga y Nadir quedan
solos.)

ZURGA
¡Eres tú, tú a quien vuelvo a ver!
Después de largos días, 
después de largos meses
en que hemos estado separados 
el uno del otro,
¡Brahma nos reúne!
¡Qué alegría la nuestra!
Pero dime, 
¿sigues tú fiel a tu juramento?
¿Es un amigo a quien veo 
o a un traidor?

NADIR
¡De mi profundo amor 
he sabido ser el señor!

ZURGA
¡Olvidemos el pasado, 
celebremos este dulce momento!
¡Seamos hermanos, 
continuemos amigos toda la vida!
¡Mi corazón ha desterrado la locura!

NADIR
¡Sí, la calma ha venido para ti,
pero el olvido no vendrá jamás!

ZURGA
¿Qué dices?

NADIR
Zurga... cuando nos encontremos
en la edad en que 
los sueños de los días pasados
de nuestra alma 
han sido eclipsados...
Aún entonces recordarás 
nuestro último viaje...
¡de nuestra estancia 
en las puertas de Candi!

ZURGA
¡Era por la tarde!
¡El aire por la brisa templado,
los brahmanes con la frente
inundada de luz,
llamando lentamente 
a la gente al rezo!

NADIR
¡Al fondo del templo sagrado
adornado de flores y de oro,
una mujer apareció!
¡Creo verla todavía!

ZURGA
¡Una mujer apareció!
¡Creo verla todavía!

NADIR
La gente arrodillada
la mira, aturdida,
y murmura por lo bajo:
¡Mirad, es la diosa!
¡Aquí entre las sombras viene
y hacia nosotros extiende el brazo!

ZURGA
¡Su velo se levanta!
¡Oh visión! ¡Oh sueño!
¡La gente está de rodillas!

NADIR, ZURGA
¡Sí, es ella!
¡Es la diosa 
más encantadora y bella!
¡Sí, es ella!
¡Es la diosa que desciende 
entre nosotros!
¡Su velo se levanta 
y la gente está de rodillas!

NADIR
¡Pero a través de la gente
ella se abre camino!

ZURGA
¡Su largo velo
nos oculta el rostro!

NADIR
¡Mi mirada, ay!
¡La busca en vano!

ZURGA
¡Ella huye!

NADIR
¡Ella huye!
¡Pero en mi alma de improviso
aquel extraño ardor se enciende!

ZURGA
¡Aquel fuego nuevo me consume!

NADIR
¡Tu mano se apoya en la mía!

ZURGA
¡Tu mano se apoya en la mía!

NADIR
¡De nuestros corazones 
el amor se apodera
y nos cambia en enemigos!

ZURGA
¡No, que nada nos separe!

NADIR
¡No, nada!

ZURGA, NADIR
¡Juremos ser siempre amigos!
¡Oh, sí, juremos ser siempre amigos!
¡Sí, es ella! ¡Es la diosa!
En ese día que nos vino a unir,
y fiel a mi promesa,
¡como un hermano yo te querré!
¡Es ella, es la diosa,
quien vino en ese día a unirnos!
¡Sí, compartamos la misma suerte,
estemos unidos hasta la muerte!

ZURGA
¿Qué veo?
¡Una piragua se dirige hacia aquí!
¡La esperaba!
¡Oh, dios Brahma! ¡gracias!

NADIR
¿A quién esperabas?

ZURGA
Una mujer desconocida
y tan bella como sabia,
que los más viejos de nosotros,
según la vieja costumbre,
lejos de aquí, cada año,
han de ir a buscar.
Un largo velo a nuestros ojos
oculta su rostro;
¡y nadie debe verla,
nadie debe acercársele!
Mas durante nuestro trabajo,
recostada bajo esas rocas,
ella rezará, y su canto
que planeará sobre nuestras cabezas,
¡apartará a los malos espíritus
y nos protegerá!
¡Ella llega! ¡Amigo,
festeja con nosotros su venida!
            

(Léïla, le front couvert d'un voile,
paraît suivie de Nourabad. Nadir
seul, plongé dans une rêverie
profonde, n'aperçoit pas Léïla.)

CHOEUR
C'est elle, c'est elle, elle vient!
On l'amème ici! La voici!

(entourant Léïla et lui offrant les
fleurs)

Sois la bienvenue,
Amie inconnue,
Daigne accepter nos présents!
Chante, et que l'orage
Apaise sa rage,
Amie à tes doux accents!
Que la troupe immonde
Des esprits de l'onde
S'envole à ta voix!
Ah! viens chasser par tes chants
Les esprits de l'onde,
Des prés et des bois.
Amie inconnue
Ici reçois nos présents
Sois la bienvenue.
Protége-nous!
Veille sur nous!

ZURGA
(s'avançant vers Léïla)
Seule au milieu de nous
Vierge pure et sans tache
promets-tu de garder
Le voile qui te cache?

LÉÏLA
Je le jure!

ZURGA
Promets-tu de rester fidèle 
À ton serment?
De prier nuit et jour 
Au bord du gouffre sombre?

LÉÏLA
Je le jure!

ZURGA
D'écarter par tes chants
Les noirs esprits de l'ombre
De vivre sans ami, 
Sans époux, sans amant?

LÉÏLA
Je le jure!

ZURGA
Si tu restes fidèle 
Et soumise à ma loi,
Nous garderons pour toi 
La perle la plus belle,
Et l'humble fille alors 
Sera digne d'un roi!

(avec menace)

Mais si tu nous trahis, 
Si ton âme succombe
Aux pièges maudits de l'amour,
Malheur à toi!

CHOEUR
Malheur à toi!

ZURGA
C'est ton dernier jour!

CHOEUR
Malheur à toi!

ZURGA
Pour toi s'ouvre la tombe!

CHOEUR
Malheur à toi!

ZURGA
La mort t'attend!

CHOEUR
Oui!

NADIR
(se levant et s'avançant vers 
Léïla) 
Ah! funeste sort!

LÉÏLA
(à part)
Ah! c'est lui!

ZURGA
(saisissant la main de Léïla)
Qu'as-tu donc? 
Ta main frissonne et tremble,
D'un noir pressentiment 
Ton cur est agité!
Eh bien, fuis ce rivage 
Où le sort nous rassemble
Reprends ta liberté!

CHOEUR
Parle! réponds!

LÉÏLA
(les yeux tournés vers Nadir)
Je reste! Je reste ici 
quand j'y devrais mourir!
Que mon sort glorieux ou funeste
S'accomplisse!
Je reste, mes amis, 
Ma vie est à vous.

ZURGA
C'est bien à tous les yeux 
Tu resteras voilée.
Tu chanteras pour nous 
Sous la nuit étoilée,
Tu l'as promis!

LÉÏLA
Je l'ai juré!

ZURGA
Tu l'as juré!

NADIR
Tu l'as juré!

CHOEUR
Brahma, divin Brahma, 
Que ta main nous protége!
Des esprits de la nuit, 
Viens écarter le piège! 
O Dieu Brahma, 
Nous sommes tous à tes genoux!
O Brahma, divin Brahma, 
Que ta main nous protége!
            

(Leila, el rostro cubierto por un
velo, aparece seguida por
Nourabad. Nadir solo, pensativo,
no apercibe a Leila.)

CORO
¡Es ella, es ella, ella llega!
¡La han traído! ¡Está aquí!

(rodeando a Leila y ofreciéndole
flores)

Sé bienvenida,
amiga desconocida,
¡dígnate aceptar nuestros presentes!
¡Canta, y que el tiempo
aplaque su furia,
amistoso a tus dulces palabras!
¡Que la tropa inmunda
de los espíritus de las olas
se aleje ante tu voz!
¡Ah! Aleja con tus cantos
los espíritus de las olas,
de los prados y de los bosques.
Amiga desconocida
recibe aquí nuestros presentes
y sé bienvenida.
¡Protégenos!
¡Vela por nosotros!

ZURGA
(adelantándose hacia Leila)
¿Sola entre nosotros
virgen pura y sin mancha
prometes tú guardar
el velo que te oculta?

LEILA
¡Lo juro!

ZURGA
¿Prometes permanecer 
fiel a tu juramento?
¿Rezar noche y día 
al borde del abismo obscuro?

LEILA
¡Lo juro!

ZURGA
¿De apartar con tus cantos
los negros espíritus de la sombra
y de vivir sin amigo, sin esposo, 
sin amante?

LEILA
¡Lo juro!

ZURGA
¡Si permaneces fiel y sumisa
a mi ley,
guardaremos para ti 
la perla más hermosa,
y la humilde joven 
será entonces digna de un rey!

(amenazante)

¡Pero si nos traicionas, 
si tu alma sucumbe
a las trampas malditas del amor,
maldita serás!

CORO
¡Maldita serás!

ZURGA
¡Será tu último día!

CORO
¡Maldita serás!

ZURGA
¡Para ti se abrirá la tumba!

CORO
¡Maldita serás!

ZURGA
¡La muerte te esperará!

CORO
¡Sí!

NADIR
(se levanta y se adelanta hacia
Leila)
¡Ah! ¡Funesta suerte!

LEILA
(a parte)
¡Ah! ¡Es él!

ZURGA
(tomando la mano de Leila)
¿Qué tienes? 
¡Tu mano duda y tiembla,
por un negro presentimiento 
tu corazón se agita!
¡Bien, vete de esta orilla 
donde la suerte nos espera,
recobra tu libertad!

CORO
¡Habla! ¡responde!

LEILA
(los ojos vueltos hacia Nadir)
¡Me quedo!
¡Me quedo aun cuando deba morir!
¡Que mi suerte 
gloriosa o funesta se cumpla!
Me quedo, amigos, 
mi vida es vuestra.

ZURGA
Está bien, para todos los ojos
permanecerás velada.
Cantarás por nosotros 
bajo la noche estrellada,
¡lo has prometido!

LEILA
¡Lo he jurado!

ZURGA
¡Lo has jurado!

NADIR
¡Lo has jurado!

CORO
¡Brahma, divino Brahma,
que tu mano nos proteja!
¡De los espíritus de la noche
ven a apartar las trampas!
¡Oh Dios Brahma, estamos
todos arrodillados ante ti!
¡Oh Brahma, divino Brahma,
que tu mano nos proteja!
            

(Sur un ordre de Zurga, Léïla gravit
le sentier qui conduit au temple,
suivie de Nourabad; ils
disparaissent bientôt dans les
profondeurs du temple; les hommes
descendent sur le rivage; Zurga se
rapproche de Nadir qui n'a cessé de
suivre du regard de Léïla qui, une
seule fois, s'est retournée vers 
lui, lui tend la main et s'éloigne
avec un dernier groupe de pêcheurs.
Le jour baisse peu à peu.)

NADIR
(seul)
À cette voix quel trouble agitait 
Tout mon être? 
Quel fol espoir? 
Comment ai-je cru reconnaître?
Hélas! devant mes yeux déjà, 
Pauvre insensé, 
La même vision 
tant de fois a passé!
Non, non, c'est le remords, 
La fièvre, la délire! 
Zurga doit tout savoir, 
J'aurais tout lui dire!
Parjure à mon serment, 
J'ai voulu la revoir!
J'ai découvert sa trace, 
Et j'ai suivi ses pas!
Et caché dans la nuit 
Et soupirant tout bas,
J'écoutais ses doux chants 
Emportés dans l'espace. 
Je crois entendre encore,
Caché sous les palmiers,
Sa voix tendre et sonore
Comme un chant de ramier!
O nuit enchanteresse!
Divin ravissement!
O souvenir charmant!
Folle ivresse! doux rêve!
Aux clartés des étoiles,
Je crois encore la voir,
Entrouvrir ses longs voiles
Aux vents tièdes du soir!
O nuit enchanteresse!...
Charmant souvenir!

(Il s'entend sur une natte et
s'endort.)

CHOEUR
(dans la coulisse)
Le ciel est bleu!
La mer est immobile et claire!
Le ciel est bleu!

(Léïla, amenée par Nourabad,
paraît sur le rocher qui domine la
mer.)

NOURABAD
Toi, reste là, 
Debout sur ce roc solitaire!

(Les fakirs s'accroupissent aux 
pieds de Léïla, et s'allument un
bûcher de branches et d'herbes 
sèches dont Nourabad attise la 
flamme, après avoir tracé du bout
de sa baguette un cercle magique
dans l'air.)

Aux lueurs du brasier en feu,
Aux vapeurs de l'encense 
Qui monte jusqu'à Dieu,
Chante, chante, nous t'écoutons!

NADIR
(à demi endormi)
Adieu, doux rêve! Adieu!

LÉÏLA
(debout sur la roche)
O Dieu Brahma!
O maître souverain du monde!

CHOEUR
(dans la coulisse)
O Dieu Brahma!

LÉÏLA
Blanche Siva!
Reine à la chevelure blonde!

CHOEUR
Blanche Siva!

LÉÏLA
Esprits de l'air, 
esprits de l'onde...

NADIR
(se réveillant)
Ciel!...

LÉÏLA
...Des rochers, des prés, 
des bois!...

NADIR
...Encore cette voix!

LÉÏLA
...Ecoutez ma voix!

CHOEUR
Esprits de l'air,
Esprits de l'onde,
Esprits des bois!

LÉÏLA
Dans le ciel sans voile,
Parsemé d'étoiles,
Au sein de la nuit
Transparent et pur,
Comme dans un rêve,
Penché sur la grève,
Mon regard, oui, 
Mon regard vous suit
À travers la nuit!
Ma voix vous implore,
Mon cur vous adore,
Mon chant léger,
Comme un oiseau semble voltiger!

CHOEUR
Ah! chante, chante encore!
Oui, que ta voix sonore,
Ah! que ton chant léger,
Loin de nous, chasse tout danger!

LÉÏLA
Ah!

NADIR 
(Il s'est glissé jusqu'au pied du
rocher.)

Léïla! Léïla!

(Léïla se penche vers lui et écarte
son voile un instant.)

Ne redoute plus rien! 
Me voici! Je suis là!
Prêt à donner mes jours, 
Mon sang pour te défendre! 

CHOEUR
Ah! chante, chante, encore!...

LÉÏLA
Pour toi, pour toi que j'adore,
Ah! je chante encore!
Je chante pour toi que j'adore!
Il est là! Il m'écoute! Ah!

NADIR
Ah! Chante, chante encore!
O toi que j'adore,
Ne crains nul danger!
Je viens pour te protéger!
Ne crains rien, je suis là!
Léïla, ne crains rien!
Léïla, je suis là! 
            

(Tras una orden de Zurga, Leila
recorre el camino que conduce al
templo, seguida por Nourabad; 
desaparecen en las profundidades
del templo; los hombres descienden
hacia la orilla; Zurga se acerca a
Nadir, quien no ha cesado de seguir
con la mirada a Leila quien, una
sola vez, se ha girado hacia él, le
tiende la mano y se aleja con un 
último grupo de pescadores. El día
pasa poco a poco.)

NADIR
(solo)
¿Ante esa voz 
qué turbación agita todo mi ser?
¿Qué loca esperanza? 
¿Qué he creído reconocer?
¡Ay! ¡Ante mis ojos ya, 
pobre insensato,
la misma visión 
ha pasado tantas veces!
¡No, no, son los remordimientos, 
la fiebre, el delirio!
¡Zurga debe saber todo,
iré a decírselo!
¡Perjuro a mi promesa, 
he querido volver a verla!
¡He descubierto sus huellas, 
he seguido sus pasos!
Y oculto en la noche 
y suspirando por lo bajo,
escuché sus dulces cantos 
traídos por el espacio.
¡Creo escuchar todavía,
oculto bajo las palmeras,
su voz tierna y sonora
como un canto de paloma!
¡Oh noche encantadora!
¡Divina visión!
¡Oh recuerdo delicioso!
¡Loca embriaguez! ¡Dulce sueño!
¡A la claridad de las estrellas,
creo todavía verla,
entreabrir sus largos velos
a los vientos tibios de la noche!
¡Oh noche encantadora!...
¡Delicioso recuerdo!

(Se extiende sobre una esterilla y se
duerme.)

CORO
(entre bastidores)
¡El cielo está azul!
¡El mar inmóvil y claro!
¡EL cielo está azul!

(Leila, conducida por Nourabad,
aparece sobre las rocas que
dominan el mar.)

NOURABAD
¡Tú permanece ahí, 
bajo esa roca solitaria!

(Los fakires se acuclillan a los
pies de Leila y encienden una 
hoguera de ramas y de hierbas secas
de la que Nourabad atiza la llama
tras haber trazado con un gesto de
su bastón un círculo mágico en el
aire.)

Ante el brillo de las brasas,
ante los vapores del incienso 
que sube hasta Dios,
¡canta, canta, te escuchamos!

NADIR
(medio dormido)
¡Adiós, dulce sueño! ¡Adiós!

LEILA
(de pie sobre la roca)
¡Oh Dios Brahma!
¡Oh señor soberano del mundo!

CORO
(entre bastidores)
¡Oh Dios Brahma!

LEILA
¡Blanca Siva!
¡Reina con la cabellera clara!

CORO
¡Blanca Siva!

LEILA
Espíritus del aire, 
espíritus de las aguas...

NADIR
(despertándose)
¡Cielos!...

LEILA
...de las rocas, de los prados,
de los bosques...

NADIR
...¡otra vez esa voz!

LEILA
...¡Escuchad mi voz!

CORO
¡Espíritus del aire,
espíritus de las aguas,
espíritus de los bosques!

LEILA
¡En el cielo sin velos,
sembrado de estrellas,
en el seno de la noche
transparente y pura,
como en un sueño,
inclinada sobre la playa,
mi mirada, sí, 
mi mirada os sigue
a través de la noche!
¡Mi voz os implora,
mi corazón os adora,
mi canto ligero,
como un ave parece revolotear!

CORO
¡Ah, canta, canta otra vez!
¡Sí, que tu voz sonora,
ah, que tu canto ligero,
lejos de nosotros aparte todo daño!

LEILA
¡Ah!

NADIR
(que se ha deslizado hasta el pie
de las rocas.)

¡Leila! ¡Leila!

(Leila se inclina hacia él y aparta
su velo un instante.)

¡No temas nada más! 
¡Estoy aquí! ¡Estoy aquí!
¡Dispuesto a dar mis días,
mi sangre, por defenderte!

CORO
¡Ah! ¡Canta, canta otra vez!...

LEILA
¡Por ti, por ti a quien adoro,
ah, yo canto ahora!
¡Canto por ti a quien adoro!
¡Está ahí! ¡Me escucha! ¡Ah!

NADIR
¡Ah! ¡Canta, canta otra vez!
¡Oh tú a quien adoro,
no temas ningún daño!
¡Vengo para protegerte!
¡No temas nada, estoy aquí!
¡Leila, no temas nada!
¡Leila, estoy aquí!
            

ACTE II


(Les ruines d'un temple indien; au
fond, une terrasse élevée dominant
la mer. Le ciel est étoilé.)

CHOEUR
(dans la coulisse)
L'ombre descend des cieux;
La nuit ouvre ses voiles,
Et les blanches étoiles
Se baignent dans l'azur
Des flots silencieux!

NOURABAD
(il s'avance vers Léïla)
Les barques ont gagné la grève;
Pour cette nuit, Léïla, 
Notre tâche s'achève. 
Ici tu peux dormir.

LÉÏLA
Allez-vous donc, hélas! 
Me laisser seule?

NOURABAD
Oui; mes ne tremble pas,
Sois sans crainte.
Par là des rocs inaccessibles
Défendus par les flots grondants;
De ce côté, le camp; 
Et là, gardiens terribles, 
Le fusil sur l'épaule 
Et le poignard aux dents,
Nos amis veilleront!

LÉÏLA
Que Brahma me protége!

NOURABAD
Si ton cur reste pur,
Si tu tiens ton serment,
Dors en paix sous ma garde
Et ne crains aucun piège!

LÉÏLA
En face de la mort,
J'ai su rester fidèle a serment
Qu'une fois j'avais fait.

NOURABAD
Toi? Comment?

LÉÏLA
J'étais encore enfant un soir, 
Je me rappelle,
Un homme, un fugitif, 
Implorant mon secours,
Vint chercher un refuge 
En notre humble chaumière;
Et je promis, 
Le cur ému par sa prière,
De le cacher à tous 
De protéger ses jours.
Bientôt une horde farouche accourt,
La menace à la bouche, 
On m'entoure! 
Un poignard sur mon front est levé,
Je me tais, le nuit vient, 
Il fuit, il est sauvé!
Mais, avant de gagner 
La savane lointaine:
"O courageuse enfant," 
Dit-il, "va prends cette chaîne
Et garde-la toujours 
En souvenir de moi!"
Moi, moi, je me souviendrai!
J'avais sauvé sa vie 
Et tenu ma promesse!

NOURABAD
C'est bien!
Songes-y, tous nos maux
Zurga peut te demander compte
Songes-y, songe à Dieu!

(Il sort avec les fakirs.)

CHOEUR
(dans la coulisse)
L'ombre descend 
des cieux...

LÉÏLA
Me voilà seule dans la nuit,
Seule en ce lieu désert 
Où règne le silence!

(Elle regarde autour d'elle avec
crainte.)

Je frissonne, j'ai peur! 
Et le sommeil me fuit!

(regardant du côté de la terrasse)

Mais il est là! 
Mon cur devine sa présence! 
Comme autrefois 
Dans la nuit sombre,
Caché sous le feuillage épais,
Il veille près de moi dans l'ombre,
Je puis dormir, rêver en paix!
Il veille près de moi,
Comme autrefois, 
comme autrefois
C'est lui! mes yeux l'ont reconnu!
C'est lui! mon âme est rassurée!
O bonheur! Il est venu,
Il est là près de moi, ah!
Comme autrefois 
dans la nuit sombre...

(Le son d'une guzla se fait
entendre.)

NADIR
(dans le coulisse, de très loin)
De mon amie, 
Fleur endormie
Au fond du lac silencieux,
J'ai vu dans l'onde
Claire et profonde
Etinceler le front joyeux
Et les doux yeux!

(La voix se rapproche.)

Ma bien-aimée est enfermée...

LÉÏLA
Dieu!

NADIR
...Dans un palais d'or et d'azur;...

LÉÏLA
La voix se rapproche!

NADIR
...Je l'entends rire,
Et je vois luire...

LÉÏLA
Un doux charme m'attire!

NADIR
...Sur le cristal du 
gouffre obscur...

LÉÏLA
Ciel!

NADIR
...Son regard pur!

LÉÏLA
Ah! c'est lui!

(Nadir paraît sur la terrasse; il
descend parmi les ruines.) 

NADIR
Léïla! Léïla!

LÉÏLA
Dieu puissant, le voilà!

NADIR
Près d'elle, me voilà!

LÉÏLA
Par cet étroit sentier
Qui borde un sombre abîme,
Comment es-tu venu?

NADIR
Un Dieu guidait mes pas,
Un tendre espoir m'anime!
Rien, non rien ne m'a retenu!

LÉÏLA
Que viens-tu faire ici?
Fuis, la mort te menace!

NADIR
Apaise ton effroi, pardonne!

LÉÏLA
J'ai juré!
Je ne dois pas te voir!

NADIR
Ah! fais-moi grâce.

LÉÏLA
Le mort est sur tes pas!

NADIR
Ne me repousse pas!

LÉÏLA
Ah! va-t'en!

NADIR
Ah! le jour est loin encore
Nul ne peut nous surprendre,
Ah! Léïla, souris à mon espoir!

LÉÏLA
Non, séparons-nous!

NADIR
Ah! pourquoi repousser...

LÉÏLA
Il en est temps encore...

NADIR
...Un ami qui t'implore!

LÉÏLA
...Ah! va-t'en!

NADIR
Léïla! Léïla!

LÉÏLA
Ah! la mort est sur tes pas.
Ah! par pitié, éloigne-toi!

NADIR
Hélas!
Ton cur n'a pas compris le mien!
Au sein de la nuit parfumée,
Quand j'écoutais l'âme charmée,
Les accents de ta voix aimée,
Ton cur n'a pas compris le mien!

LÉÏLA
Ainsi que toi je me souviens!
Au sein de la nuit parfumée,
Mon âme alors libre et charmée,
À l'amour n'était pas fermée!
Ainsi que toi je me souviens!

NADIR
J'avais promis d'éviter ta présence,
Et de me taire à tout jamais;
Mais de l'amour, hélas! 
Ô fatale puissance!
Pouvais-je fuir les beaux yeux 
Que j'aimais?

LÉÏLA
Malgré la nuit, 
Malgré ton long silence,
Mon cur charmé 
Avait lu dans ton cur!
Je t'attendais, 
j'espérais ta présence!
Ta douce voix 
M'apportait le bonheur!

NADIR
Est-il vrai? que dis-tu?
Doux aveu, ô bonheur!
Oui! Ton coeur n'a pas compris 
Le mien!
Au sein de la nuit parfumée...

LÉÏLA
Ah! Ainsi que toi je me souviens!...

ENSEMBLE
Ô doux moment!

LÉÏLA
(se dégageant de ses bras)
Ah! revenez à la raison!
Partez! Partez vite! Je tremble!

NADIR
Que l'amour chaque soir
Dans l'ombre nous rassemble!

LÉÏLA
Oui, oui! demain je t'attendrai!

NADIR
Oui, demain je te rêverai!
ACTO II


(Ruinas de un templo hindú; al 
fondo una terraza elevada
dominando el mar. Cielo estrellado)

CORO
(entre bastidores)
¡La sombra desciende de los cielos,
la noche abre sus velos,
y las blancas estrellas
se bañan en el azul
de las aguas silenciosas!

NOURABAD
(se adelanta hacia Leila)
Las barcas han llegado a la playa;
por esta noche, Leila, 
nuestra labor termina.
Aquí puedes dormir.

LEILA
¡Os marcháis vosotros, ay!
¿Dejándome sola?

NOURABAD
Sí, pero no padezcas,
no tengas miedo.
Por allí rocas inaccesibles
rodeadas por rugientes aguas;
por este lado, el campo;
y por allí, guardianes terribles,
el fusil a al espalda 
y el puñal en los dientes,
¡nuestros amigos velarán!

LEILA
¡Que Brahma me proteja!

NOURABAD
¡Si tu corazón sigue puro,
si cumples tu juramento,
duerme en paz bajo mi guardia,
y no temas ningún peligro!

LEILA
De cara a la muerte
yo sabré permanecer 
fiel al juramento que una vez hice.

NOURABAD
¿Tú? ¿Cómo?

LEILA
Yo era todavía niña 
cuando una noche, lo recuerdo,
un hombre, un fugitivo, 
implorando mi socorro,
vino a buscar un refugio
en nuestra humilde choza;
y yo prometí, 
el corazón emocionado por su ruego,
ocultarlo a todos 
y proteger sus días.
Pese a todo una horda feroz acudió,
¡con amenazas en la boca,
todos me rodeaban!
Un puñal sobre mi frente se elevó,
¡mi silencio... la noche... 
huye, se salva!
Pero, antes de llegar 
a la sabana lejana:
¡Oh valiente muchacha" 
dijo él,
"coge esta cadena y guárdala
siempre como recuerdo mío!"
¡Yo, yo no me he olvidado!
¡Salvé su vida 
y mantuve mi promesa!

NOURABAD
¡Está bien! Sueña con él, 
de todos nuestros pecados
Zurga puede pedirte cuentas.
¡Sueña con él, sueña con Dios!

(Él sale con los fakires.)

CORO
(entre bastidores)
La sombra desciende 
desde los cielos...

LEILA
¡Aquí estoy sola en la noche,
sola en este lugar desierto 
donde reina el silencio!

(Mira alrededor suyo con creciente
temor.)

¡Me estremezco de miedo!
¡y el sueño se me fue!

(mirando hacia la terraza)

¡Mas él está ahí! 
¡Mi corazón adivina su presencia!
Como en otros tiempos 
en la obscura noche,
oculto bajo el follaje espeso,
él vela cerca de mí en las sombras,
¡puedo dormir, soñar en paz!
Él vela cerca de mí,
como en otros tiempos, 
como en otros tiempos,
¡es él! ¡mis ojos lo han reconocido!
¡Es él! ¡Mi alma está segura!
¡Oh felicidad! ¡Él ha venido,
está cerca de mí, ah!
Como en otros tiempos 
en la noche obscura...

(El sonido de una "guzla" se
escucha.)

NADIR
(tras bastidores, desde muy lejos)
¡De mi amiga,
flor adormecida
al fondo del lago silencioso,
yo he visto en las aguas
claras y profundas
resplandecer la frente alegre
y los dulces ojos!

(La voz se aproxima.)

Mi bien amada está encerrada...

LEILA
¡Dios!

NADIR
...en un palacio de oro y de azur...

LEILA
¡La voz se aproxima!

NADIR
...yo la escucho reír,
y yo quiero  que brille...

LEILA
¡Un dulce encanto me llena!

NADIR
...en el cristal de 
uniforme obscuridad...

LEILA
¡Cielos!

NADIR
...¡su mirada pura!

LEILA
¡Ah! ¡Es él!

(Nadir aparece sobre la terraza,
descendiendo de entre las ruinas.)

NADIR
¡Leila! ¡Leila!

LEILA
¡Dios poderoso, ahí está!

NADIR
¡Junto a ella, aquí estoy!

LEILA
Por ese estrecho sendero
que bordea el sombrío abismo,
¿cómo has venido?

NADIR
¡Un Dios guió mis pasos,
una tierna esperanza me animaba!
¡Nada, nada me ha retenido!

LEILA
¿Qué vienes a hacer aquí?
¡Huye, la muerte te amenaza!

NADIR
¡Aplaca tu temor, perdona!

LEILA
¡Lo he jurado!
¡No debo verte!

NADIR
¡Ah! ¡Ten piedad!

LEILA
¡La muerte está tras tus pasos!

NADIR
¡No me rechaces!

LEILA
¡Ah! ¡Vete!

NADIR
¡Ah! La noche es larga todavía,
nada puede sorprendernos,
¡ah! ¡Leila, sonríe a mi esperanza!

LEILA
¡No, separémonos!

NADIR
¡Ah! ¿Por qué rechazar...

LEILA
No es tiempo todavía...

NADIR
... a un amigo que te implora?

LEILA
...¡Ah! ¡Vete!

NADIR
¡Leila! ¡Leila!

LEILA
¡Ah! La muerte está tras de ti.
¡Ah, por piedad, aléjate!

NADIR
¡Ay!
¡Tu corazón no comprende el mío!
¡En el seno de la noche perfumada,
cuando yo escuché el alma adorada,
los acentos de tu voz amada,
tu corazón no comprende el mío!

LEILA
¡Igual que tú yo me acuerdo!
¡En el seno de la noche perfumada,
mi alma entonces, pura y libre,
al amor no estaba cerrada!
¡Igual que tú yo me acuerdo!

NADIR
Yo había prometido 
evitar tu presencia,
y ocultarme a ti para siempre;
¡pero el amor, ay, oh fatal poder!
¿Podría yo escapar 
de los bellos ojos que amo?

LEILA
A pesar de la noche, 
a pesar de tu largo silencio,
¡mi corazón excitado 
estaba en tu corazón!
¡Yo aguardaba, 
yo esperaba tu presencia!
¡Tu dulce voz 
me traía la felicidad!

NADIR
¿Es verdad? 
¿Qué dices?
¡Dulce confesión, oh felicidad! ¡Sí! 
¡Tu corazón comprende al mío!
En el seno de la noche perfumada...

LEILA
¡Ah! ¡Igual que tú yo me acuerdo!...

JUNTOS
¡Oh dulce momento!

LEILA
(soltándose de sus brazos)
¡Ah! ¡Vuelve a la razón!
¡Vete! ¡Vete pronto! ¡Tiemblo!

NADIR
¡Que el amor cada noche
en las sombras nos una!

LEILA
¡Sí, sí! ¡Mañana te esperaré!

NADIR
¡Sí, mañana te veré!

(Ils se séparent. Coup de feu. 
Léïla pousse en cri et tombe à 
genoux.)

NOURABAD
Malheur sur eux! 
malheur sur nous!
Accourez! venez tous!

(Il se met à la poursuite de Nadir.)

CHOEUR
Quelle voix nous appelle?
Quel présage de mort 
Nous attend en ces lieux?

(L'orage éclate dans toute sa 
furie.)

O nuit d'épouvante!
La mer écumante
Soulève en grondant
Ses flots furieux!

SOPRANOS
Pâle et frémissante,
Muette et tremblante,
D'où vient sa terreur?
D'où vient son effroi?
Nuit d'épouvante
La mer écumante,
O nuit d'effroi,
Nuit d'épouvante!
Nuit d'horreur,
Nuit d'effroi!

CONTRALTOS, TENORS, BASSES
O nuit d'horreur,
Mon cur d'effroi palpite!
O nuit d'horreur,
Brahma, pitié, pitié!
O nuit d'épouvante,
La mer écumante
Soulève en grondant
Ses flots furieux,
Oui, nuit d'horreur,
Nuit d'horreur,
Nuit d'effroi!

NOURABAD
(Il reparaît suivi des fakirs armés
de torches.) 
Dans cet asile sacré, 
Dans ces lieux redoutables,
Un homme, un étranger, 
Profitant de la nuit,
À pas furtifs...

CHOEUR
Que dit-il?

NOURABAD
...s'est introduit...

CHOEUR
Est-il vrai?

NOURABAD
(montrant Nadir qu'on amène au
fond)
...Le voici! 
Voici les deux coupables!

CHOEUR
Voici les deux coupables!
Ah! Nadir! O trahison!
Nadir! O trahison!

(Ils menacent Nadir et Léïla de 
leurs poignards.) 

Pour eux point de grâce! Non!
Ni pitié! Ni merci! Non!
La mort! La mort!
Pour eux point de grâce!

LÉÏLA
O sombre menace!

NADIR
Leur demander grâce!

NOURABAD
Ni pitié, ni grâce!

CHOEUR
Pour eux point de grâce!

LÉÏLA
O funeste sort!
O sombre menace!
Hélas, funeste sort!
Tout mon sang se glace!
Pour nous c'est la mort!
Hélas! Je tremble! O ciel!
La mort nous menace!
Funeste sort!
O sombre menace!
Brahma, protége-nous!
Je meurs d'effroi!

NADIR
Non, plutôt la mort!
Leur demander grâce?
Leur folle menace
Fait mon bras plus fort!
Ne crains rien,
Mon bras te protége!
Je saurai braver leurs coups!
Venez, je vous brave,
Oui, je brave les cieux!
Je ris de leur courroux!
Je braverai votre fureur!
Venez, je vous attends!

CHOEUR
Pour tous deux la mort!
Malgré sa menace!
Qu'ils aient le même sort!
Esprits des ténèbres,
Prêts à nous punir,
Vos gouffres funèbres
Pour eux vont s'ouvrir!
Ni pitié, ni merci!
Pour eux la mort!
Oui, punissons leurs forfaits!

(On va pour les frapper, Nadir se
jette devant Léïla pour la protéger)

ZURGA
Arrêtez! arrêtez!
C'est à moi d'ordonner de leur sort.

CHOEUR
La mort! pour eux la mort!

ZURGA
Vous m'avez donné la puissance,
Vous me devez obéissance.
Compagnons, j'ai votre serment,
Obéissez, je le veux!

CHOEUR
Qu'ils partent donc! 
Nous faisons grâce au traître! 
Zurga le veut, 
Zurga commande en maître!

ZURGA
Partez, partez!

NOURABAD
(arrachant le voile de Léïla)
Avant de fuir à tous 
Fais toi connaître!

ZURGA
(reconnaissant Léïla)
Ah! qu'ai-je vu? 
C'était elle! o fureur!
Vengez-vous! vengez-moi!
Malheur! malheur sur eux!

CHOEUR
Pour eux point de grâce!

LÉÏLA
O sombre menace!
O funeste sort!
Brahma, protége-nous!
Je meurs d'effroi!

NADIR
Leur demander grâce?
Non, plutôt la mort!
Oui, je braverai les cieux!
Je ris de leur courroux!
Je braverai votre courroux!

ZURGA
Ni pitié, ni grâce,
Pour tous deux la mort!
Point de pitié, qu'ils meurent!
Qu'ils tombent sous nos coups!
Pour eux la mort!

CHOEUR
Pour eux point de grâce!
Point de pitié, pour eux la mort!
Oui, punissons leur forfait!
Pour eux la mort!

(L'orage éclate avec fracas.)

NOURABAD
Ah! la foudre en éclats
Va tomber sur nos fronts! 
Brahma!

CHOEUR
Brahma! divin Brahma! 
Que ta main nous protége!
Nous jurons de punir 
Leur amour sacrilège!
O dieu Brahma, 
Nous sommes tous à tes genoux!
Brahma! divin Brahma! 
Que ta main nous protége!

(Sur un geste impérieux de Zurga,
on entraîne Nadir; Léïla est
emmenée par les prêtres.)

(Se separan. Se escucha un tiro.
Leila lanza un grito y cae de
rodillas.)

NOURABAD
¡Maldición sobre ellos! 
¡Maldición sobre nosotros!
¡Acudid! ¡Venid todos!

(Sale persiguiendo a Nadir.)

CORO
¿Qué voz nos llama?
¿Qué presagio de muerte 
nos espera en este lugar?

(La tormenta estalla en toda su
furia.)

¡Oh noche de espanto!
¡La mar espumosa
eleva rugiendo
sus olas furiosas!

SOPRANOS
Pálida y temblorosa,
silenciosa y delicada
¿de dónde viene su terror?
¿de dónde su miedo?
Noche de espanto.
La mar espumosa,
oh noche de terror,
¡noche de espanto!
¡Noche de horror,
noche de miedo!

CONTRALTOS, TENORES, BAJOS
¡Oh noche de horror,
mi corazón de miedo palpita!
¡Oh noche de horror,
Brahma, piedad, piedad!
Oh noche de espanto,
la mar espumosa
eleva rugiendo
sus olas furiosas,
oh noche de horror,
noche de horror,
¡noche de miedo!

NOURABAD
(Reaparece seguido por fakires
armados con antorchas.)
En este asilo santo, 
en estos lugares terribles,
un hombre, un extranjero,
aprovechando la noche,
con pasos furtivos...

CORO
¿Qué dice?

NOURABAD
...se ha introducido...

CORO
¿Es verdad?

NOURABAD
(señalando a Nadir a quien
conducen desde el fondo)
...¡Aquí está! 
¡Estos son los dos culpables!

CORO
¡Estos son los dos culpables!
¡Ah! ¡Nadir! ¡Oh traición!
¡Nadir! ¡Oh traición!

(Amenazan a Nadir y a Leila con
sus puñales.)

¡Para ellos nada de gracia! ¡No!
¡Ni piedad! ¡Ni merced! ¡No!
¡La muerte! ¡La muerte!
¡para ellos nada de gracia!

LEILA
¡Oh sombría amenaza!

NADIR
¿Pedirles gracia?

NOURABAD
¡Ni piedad ni gracia!

CORO
¡Para ellos nada de gracia!

LEILA
¡Oh suerte funesta!
¡Oh sombría amenaza!
¡Ay, funesta suerte!
¡Toda mi sangre se hiela!
¡Para nosotros es la muerte!
¡Ay! ¡Tiemblo! ¡Oh cielos!
¡La muerte nos amenaza!
¡Funesta suerte!
¡Oh sombría amenaza!
¡Brahma, protégenos!
¡Muero de espanto!

NADIR
¡No, antes la muerte!
¿Pedirles gracia?
¡Su loca amenaza
hace mi brazo aún más fuerte!
¡No temas nada,
mi brazo te protege!
¡Yo sabré desafiar sus golpes!
¡Venid, yo os desafío,
sí, desafío a los cielos!
¡Me río de su enfado!
¡Desafiaré vuestro furor!
¡Venid, os espero!

CORO
¡Para los dos la muerte!
¡A pesar de su amenaza!
¡Que tengan la misma suerte!
¡Espíritus de las tinieblas,
dispuestos a castigaros,
los abismos fúnebres
para ellos se van a abrir!
¡Ni piedad ni merced!
¡para ellos la muerte!
¡Sí, castiguémosles juntos!

(Intentan herirlos, Nadir se coloca
ante Leila para protegerla.)

ZURGA
¡Deteneos! ¡deteneos!
Soy yo quien decidirá su suerte.

CORO
¡La muerte! ¡Para ellos la muerte!

ZURGA
Vosotros me habéis dado el poder,
me debéis la obediencia.
¡Compañeros, lo habéis jurado,
obedeced, lo ordeno!

CORO
¡Que partan pues! 
¡Hacemos gracia al traidor!
¡Zurga lo quiere, 
Zurga ordena como señor!

ZURGA
¡Partid, partid!

NOURABAD
(arrancando el velo de Leila)
¡Antes de escapar 
hazte conocer por todos!

ZURGA
(reconociendo a Leila)
¡Ah! ¿Qué veo? 
¡Es ella! ¡Oh furor!
¡Vengaos! ¡Vengadme!
¡Maldición! ¡Maldición sobre ellos!

CORO
¡Para ellos nada de gracia!

LEILA
¡Oh sombría amenaza!
¡Oh funesta suerte!
¡Brahma, protégenos!
¡Muero de terror!

NADIR
¿Pedirles gracia?
¡No, antes la muerte!
¡Sí, desafiaré a los cielos!
¡Yo me río de su enfado!
¡Yo desafiaré vuestra cólera!

ZURGA
¡Ni piedad, ni gracia,
para los dos la muerte!
¡Nada de piedad, que mueran!
¡Que caigan bajo nuestros golpes!
¡Para ellos la muerte!

CORO
¡Para ellos nada de gracia!
¡Nada de piedad! ¡a muerte!
¡Sí, castiguémoslos a la vez!
¡Para ellos la muerte!

(La tormenta estalla )

NOURABAD
¡Ah! ¡El rayo luminoso
caerá sobre nuestras cabezas!
¡Brahma!

CORO
¡Brahma! ¡Divino Brahma!
¡Que tu mano nos proteja!
¡Nosotros juramos castigar
su amor sacrílego!
¡Oh dios Brahma, estamos
todos de rodillas ante ti!
¡Brahma! ¡Divino Brahma!
¡Que tu mano nos proteja!

(A un gesto imperiosos de Zurga,
arrastran a Nadir; Leila es
conducida por los sacerdotes.)

ACTE III


Premier Tableau

(Une tente indienne fermée par une
draperie. Une lampe brûle sur une
petite table en jonc.)

ZURGA
(il paraît sur le seuil de la 
tente)
L'orage s'est calmé.
Déjà les vents se taisent!
Comme eux les colères s'apaisent!

(Il laisse tomber la draperie.)

Moi seul j'appelle en vain 
Le calme et le sommeil.
La fièvre me dévore 
Et mon âme oppressée 
N'a plus qu'une pensée:
Nadir doit expirer 
au lever du soleil!

(Il tombe accablé sur les coussins.)

O Nadir, tendre ami 
De mon jeune âge!
O Nadir, lorsqu'à la mort 
Je t'ai livré!
O Nadir, hélas, 
Par quelle aveugle et folle rage
Mon cur était-il déchiré!
Non, non, c'est impossible!
J'ai fait un songe horrible!
Non, tu n'as pu trahir ta foi!
Et le coupable, hélas! 
c'est moi!
O remords! o regrets!
Ah! qu'ai-je fait?
O Nadir, tendre ami 
De mon jeune âge!
O Léïla, radieuse beauté!
Pardonnez à l'aveugle rage!
De grâce pardonnez 
Aux transports d'un cur irrité! 
Malgré moi, 
le remords m'oppresse!
Nadir, Léïla, hélas! 
J'ai honte de ma cruauté! 
Ah! pardonnez aux transports 
D'un cur irrité!

(Il tombe accablé. Léïla paraît.
Deux pêcheurs la tiennent et la
menacent de leurs poignards.) 

Qu'ai-je vu?
O ciel! quel trouble!
Tout mon amour 
Se réveille à sa vue!
Près de moi, qui t'amène?

LÉÏLA
J'ai voulu te parler à toi seul.

ZURGA
(aux pêcheurs)
C'est bien! vous sortez!

LÉÏLA
(à part)
Je frémis, je chancelle!
De son âme cruelle
Hélas! que vais-je obtenir?
Sous son regard, 
L'effroi vient me saisir.
De son âme cruelle 
Que vais-je obtenir?

ZURGA
Je frémis devant elle!
Léïla qui est belle!
Oui, plus belle encore, 
Au moment de mourir,
Oui, c'est Dieu qui la conduit ici
Pour me punir!
Ne tremble pas, approche, 
Je t'écoute!

LÉÏLA
(elle se jette aux pieds de Zurga)
Zurga, je viens demander grâce.
Par Brahma, par le ciel, 
Par tes mains que j'embrasse,
Epargne un innocent 
Et ne frappe que moi!
Pour moi je ne crains rien, Zurga,
Mais je tremble pour lui!
Ah! sois sensible à ma plainte
Et deviens notre appui.
Il me donne son âme!
Il est tout mon amour!

ZURGA
Tout son amour!

LÉÏLA
Ardente flamme, hélas!
Voici son dernier jour!

ZURGA
Son dernier jour!

LÉÏLA
Ah! pitié Zurga, ah, pitié!
Par ma voix qui supplie,
Ah, laisse-toi fléchir!
Accorde-moi sa vie,
Zurga je t'en conjure,
Accorde-moi sa vie,
Pour m'aider à mourir!

ZURGA
Qu'entends-je?

LÉÏLA
Ah, laisse-toi fléchir!
Accorde-moi sa vie,
Pour m'aider à mourir!

ZURGA
Pour t'aider à mourir!
Ah! Nadir! 
J'aurais pu lui pardonner 
peut-être et le sauver, 
car nous étions amis!
Mais tu l'aimes!

LÉÏLA
Grand Dieu!

ZURGA
Tu l'aimes!

LÉÏLA
Je frémis!

ZURGA
Tu l'aimes!
Ce mot seul a ranimé 
Ma haine et ma fureur!

LÉÏLA
Dieu!

ZURGA
En croyant le sauver,
Tu le perds pour jamais!

LÉÏLA
Par grâce, par pitié!

ZURGA
Plus de prière vaine!

LÉÏLA
Par grâce, par pitié!

ZURGA
Je suis jaloux!

LÉÏLA
Jaloux?

ZURGA
Comme lui, Léïla, je t'aimais!

LÉÏLA
Ah! de mon amour pour lui
Tu m'oses faire un crime?

ZURGA
Son crime est d'être aimé
Quand je ne le suis pas!

LÉÏLA
Ah! du moins dans son sang
Ne plonge pas tes bras!

ZURGA
En voulant le sauver,
Tu le perds à jamais!

LÉÏLA
Ah! que de ta fureur,
Seule je sois victime!

ZURGA
Tu l'aimes! il doit périr!

LÉÏLA
Par pitié! par le ciel!
Eh bien! va, venge-toi donc, cruel!
Va, cruel, va!
Va, prends aussi ma vie;
Mais, ta rage assouvie,
Le remords, l'infamie,
Te poursuivront toujours!
Que l'arrêt s'accomplissent,
Et qu'un même supplice
Dans les cieux réunisse
À jamais tendre amour.
Va, prends ma vie,
Je te défie,
Oui, l'infamie 
Te poursuivra toujours.
Va barbare, va cruel,
Les remords 
Te poursuivront toujours!
Ah barbare! Ah cruel!

ZURGA
O rage! o fureur!
O tourment affreux!
O jalousie! Tremble!
Ah! crains ma fureur!
Oui, crains ma vengeance!
Que l'arrêt s'accomplisse!
Point de grâce, point de pitié!
Tu vas périr avec lui!
Pour tous deux, oui, la mort!

LÉÏLA
Zurga, je te maudis,
Je te hais et je l'aime à jamais!

ZURGA
O fureur, o fureur!

(Nourabad reparaît au fond, suivi
de quelques pêcheurs. Cris de joie
dans l'éloignement.)

NOURABAD
Entends au loin 
ce bruit de fête!
L'heure est venue!

LÉÏLA
Et la victime est prête!

ZURGA
Allez!

LÉÏLA
Pour moi s'ouvre le ciel!

(à un jeune pêcheur)

Ami, prends ce collier,
Et quand je serai morte,
Qu'à ma mère on le porte!
Va, je prierai Dieu pour toi!

(Zurga s'empare du collier.)

ZURGA
Ce collier... 
Celle qui m'a sauver!
Je ferai mon devoir!

(Nourabad et les pêcheurs
entraînent Léïla. Zurga les suit.)

ACTO III


Escena Primera

(Una tienda hindú cerrada por un
ropaje. Una lámpara brilla sobre
una pequeña mesa de junco.)

ZURGA
(aparece bajo la entrada de la
tienda)
La tempestad se calmó.
¡Ya los vientos se callan!
¡Las iras se apaciguan!

(Deja caer el ropaje.)

Reclamo en vano 
la calma y el sueño.
La fiebre me devora 
y mi alma oprimida
no es mas que un pensamiento:
¡Nadir debe expirar 
a la salida del sol!

(Cae aturdido sobre unos cojines.)

¡Oh Nadir, tierno amigo 
de juventud!
¡Oh Nadir, hasta la muerte 
te he llevado!
¡Oh Nadir, ay, por que antigua
y loca rabia
mi corazón ha sido poseído!
¡No, no, es imposible!
¡He tenido un sueño horrible!
¡No, tú no has traicionado tu fe!
¡Y el culpable, ay, he sido yo!
¡Oh remordimientos! 
¡Oh arrepentimientos!
¡Ah! ¿Qué he hecho?
¡Oh Nadir, tierno amigo 
de juventud!
¡Oh Leila, radiante belleza!
¡Perdonad la antigua rabia!
¡Por favor perdonad los impulsos
de un corazón irritado!
¡A mi pesar, 
los remordimientos me oprimen!
¡Nadir, Leila, ay! 
¡Tengo vergüenza de mi crueldad!
¡Ah! ¡Perdonad los impulsos 
de un corazón irritado!

(Cae aturdido. Leila aparece. Dos
pescadores la sujetan y la
amenazan con sus puñales.)

¿Qué veo?
¡Oh cielos! ¡Qué turbación!
¡Todo mi amor se despierta 
ante su vista!
Ante mí, ¿qué te trae?

LEILA
Quiero hablarte a solas.

ZURGA
(a los pescadores)
¡Está bien! ¡Salid!

LEILA
(a parte)
¡Me estremezco, vacilo!
¿De su alma cruel,
ay, que podré obtener?
Bajo su mirada 
el terror me sobrecoge.
¿De su alma cruel 
qué voy a obtener?

ZURGA
¡Me estremezco ante ella!
¡Leila, qué bella es!
¡Sí, más bella todavía 
en el momento de morir,
sí, es Dios quien la condujo aquí
para castigarme!
¡No tiembles, acércate, 
te escucho!

LEILA
(se arroja a los pies de Zurga)
Zurga, vengo a pedir gracia.
Por Brahma, por el cielo,
por tus manos que yo tomo,
¡salva a un inocente 
y mátame sólo a mí!
¡Por mí yo no temo, Zurga,
pero tiemblo por él!
¡Ah! Sé sensible a mi ruego
y sé nuestro apoyo.
¡Él me dio su alma!
¡Él es todo mi amor!

ZURGA
¡Todo su amor!

LEILA
¡Ardiente llama, ay!
¡Este es su último día!

ZURGA
¡Su último día!

LEILA
¡Ah! ¡Piedad Zurga, ah piedad!
¡Por mi voz que suplica,
ah, déjate influir!
¡Concédeme su vida,
Zurga, te lo pido,
concédeme su vida,
para ayudarme a morir!

ZURGA
¿Qué escucho?

LEILA
¡Ah, déjate influir!
¡Concédeme su vida,
para ayudarme a morir!

ZURGA
¡Para ayudarte a morir!
¡Ah! ¡Nadir! 
¡Yo lo hubiera podido 
salvar y perdonar,
pues éramos amigos!
¡Pero tú le amas!

LEILA
¡Gran Dios!

ZURGA
¡Tú le amas!

LEILA
¡Me estremezco!

ZURGA
¡Tú le amas!
¡Esa única palabra 
ha reanimado mi odio y mi furor!

LEILA
¡Dios!

ZURGA
¡Creyendo salvarlo
tú lo has perdido para siempre!

LEILA
¡Gracia, por piedad!

ZURGA
¡Basta de vanas plegarias!

LEILA
¡Gracia, por piedad!

ZURGA
¡Estoy celoso!

LEILA
¿Celoso?

ZURGA
¡Igual que él, Leila, yo te amo!

LEILA
¡Ah! ¿De mi amor por él
osas hacer un crimen?

ZURGA
¡Su crimen es ser amado
cuando yo no lo soy!

LEILA
¡Ah! ¡Al menos en su sangre
no sumerjas tu brazo!

ZURGA
¡Al querer salvarlo
lo pierdes para siempre!

LEILA
¡Ah! ¡Que de tu furor
solo yo sea la víctima!

ZURGA
¡Tú le amas! ¡Él debe perecer!

LEILA
¡Por piedad! ¡Por el cielo!
¡Está bien! ¡Véngate pues, cruel!
¡Vete, cruel, vete!
Vete, toma también mi vida;
pero, saciada tu rabia,
¡los remordimientos, la infamia,
te perseguirán siempre!
Que el arresto se cumpla,
y que un mismo suplicio
bajo los cielos reúna
al más tierno amor.
Toma mi vida,
te desafío,
sí, la infamia 
te perseguirá siempre.
Bárbaro, cruel,
¡los remordimientos 
te perseguirán siempre!
¡Ah bárbaro! ¡Ah cruel!

ZURGA
¡Oh rabia! ¡Oh furor!
¡Oh tormento terrible!
¡Oh celos! ¡Tiembla!
¡Ah! ¡Teme mi furor!
¡Sí, teme mi venganza!
¡Que el castigo se cumpla!
¡Nada de gracia, nada de piedad!
¡Morirás con él!
¡Para los dos, sí, la muerte!

LEILA
¡Zurga, te maldigo, te odio 
y le amo para siempre!

ZURGA
¡Oh furor, oh furor!

(Nourabad aparece por el fondo
seguido de algunos pescadores.
Gritos de alegría en la lejanía.)

NOURABAD
¡Escucha a lo lejos 
esos gritos de fiesta!
¡La hora ha llegado!

LEILA
¡Y la víctima está dispuesta!

ZURGA
¡Marchad!

LEILA
¡Para mí se abre el cielo!

(a un joven pescador)

Amigo, toma este collar,
y cuando esté muerta,
¡que a mi madre alguno lo lleve!
¡Anda, rogaré a Dios por ti!

(Zurga se apodera del collar.)

ZURGA
Este collar... 
¡Es ella quien me salvó!
¡Cumpliré con mi deber!

(Nourabad y los pescadores sacan a
Leila. Zurga los sigue.)

Deuxième Tableau

(Un site sauvage avec au milieu un
bûcher. Des feux éclairent la scène
d'une façon sinistre. À droite, un
trépied supportant un brûle-parfum.
Il fait encore nuit. Nadir est 
assis, gardé par deux pêcheurs. Le
vin de palmiers circule dans les
coupes. Danses et chants.) 

CHOEUR
Dès que le soleil,
Dans le ciel vermeil,
Versera sa flamme,
Nos bras frapperont
Et se plongeront
Dans leur sang infâme!
Ardente liqueur
Verse en notre cur
Une sainte extase:
Qu'un sombre transport,
Présage de mort,
Soudain les embrasse.
Brahma! Brahma!

(Léïla paraît conduite par
Nourabad, et précédée du grand 
prêtre; ses yeux recontrent le 
regard de Nadir fixé sur elle.)

NOURABAD, CHOEUR
Sombres divinités,
Zurga les livre 
à nos bras irrités!

(Une lueur rougeâtre éclaire le 
fond du théâtre et fait croire aux 
indiens que le jour va paraître.)

NOURABAD
Le jour enfin perce la nue,...

CHOEUR
Oui!

NOURABAD
...Le soleil luit, 
l'heure est venue!

CHOEUR
Oui!

NOURABAD, CHOEUR
Frappons! Oui!

(Ils lèvent les poignards sur Nadir)

ZURGA
(entrant, effaré et tentant une 
hache à la main)
Non! non! ce n'est pas le jour!
Regardez, c'est le feu du ciel
Tombé sur nous des mains de Dieu!

(Les indiens se retournent terrifiés.
Zurga descend au milieu d'eux.)

La flamme envahit 
Et dévore votre camp!
Courez tous! il en est temps encore
Pour arracher vos enfants au trépas,
Courez, courez, 
Que Dieu guide vos pas!

(Tous sortent en désordre, à 
l'exception de Nourabad, qui, seul, a
gardé son soupçon. Il feint de
s'éloigner et se cache derrière les
arbres.)

ZURGA
(s'élançant vers Léïla) 
Mes mains ont allumé 
Le terrible incendie
Qui menace leurs jours 
Et vous sauve la vie,

(de sa hache il brise les fers qui
retenaient Nadir) 

Car je brise vos fers!

NADIR
Dieu!

ZURGA
(à Léïla, lui montrant le collier) 
Léïla, souviens-toi, 
Tu m'as sauvé jadis! 

LÉÏLA
O ciel!

ZURGA
Soyons sauvés par moi!

LÉÏLA, NADIR
Dieu!

(Nadir et Léïla tombe dans les bras
l'un de l'autre. Nourabad qui a tout
entendu court prévenir les indiens)

LÉÏLA, NADIR
O lumière sainte,
O divine étreinte,
Je suis sans crainte
Car il nous arrache
Enfin au trépas.
Zurga nous délivre
Et nous fait revivre,
Je veux te suivre;
Rien ne me saurait
Ravir à tes bras!
Je veux rester dans tes bras!

ZURGA
O lumière sainte,
O divine étreinte,
Je vais sans plainte
Les sauvant tous deux
Courir au trépas.
O dieux comme ils s'aiment!

(à Léïla et Nadir)

Ce sont eux, les voici!
Fuyez par ce passage!

(à Nadir)

Emporte ton trésor
Loin de ce bord sauvage!

LÉÏLA, NADIR
Et toi, Zurga?

ZURGA
Dieu seul sait l'avenir!

(Léïla et Nadir partent. Nourabad
entre en scène avec quatre chefs
hindous pour se saisir de Léïla et
Nadir; Zurga les empêche de passer)

NOURABAD
(montant Zurga)
C'est lui, le traître! 
Il a sauvé leur vie!

LES CHEFS
À mort!

(Zurga s'élance sur sa hache restée
à terre prêt à défendre sa vie, mas
un indien le poignarde par derrière.
Il tombe. Zurga se traîne du côté 
où Léïla et Nadir ont fui; comme 
pour les protéger encore.)

ZURGA
Ah! Adieu!

(Nourabad sort suivi des quatre
chefs.)

Léïla, je t'aimais!

LÉÏLA, NADIR
Plus de crainte, o douce étreinte,
Le bonheur nous attend là-bas!
Sainte ivresse, plus de tristesse!
Oui, le ciel guidera nos pas!
Ah viens! 
Le bonheur nous attend là-bas!

ZURGA
Ma tâche est achevée,
J'ai tenu mon serment!
Il vit, elle est sauvée!
Rêves d'amour! adieu!

(Léïla et Nadir disparaissent. 
Zurga retombe.)

Escena Segunda

(Un lugar salvaje con una hoguera
en el centro. Los fuegos iluminan
la escena con un aspecto siniestro.
A la derecha, un pebetero con 
perfumes. Es de noche. Nadir está
sentado, vigilado por dos pescadores.
El vino de palma circula por las
copas. Danzas y cantos)

CORO
¡En cuanto que el sol,
en el cielo rojo,
vierta su llama
nuestros brazos herirán
y se empaparán 
en la sangre infame!
Ardiente licor
viertes en nuestro corazón
un santo éxtasis:
que un sombrío empuje,
presagio de muerte,
pronto los abrace.
¡Brahma! ¡Brahma!

(Leila aparece conducida por
Nourabad, y precedida del
sumo sacerdote, su mirada
encuentra la de Nadir)

NOURABAD, CORO
¡Sombrías divinidades,
Zurga los entrega 
a nuestros brazos irritados!

(Una luminosidad rojiza ilumina el
fondo de la escena y hace creer a
los hindúes que el día nace.)

NOURABAD
El día al fin traspasa la nube...

CORO
¡Sí!

NOURABAD
....¡el sol brilla, 
la hora ha llegado!

CORO
¡Sí!

NOURABAD, CORO
¡Matemos! ¡Sí!

(Elevan los puñales sobre Nadir.)

ZURGA
(entrando, azorado y con una hacha
en la mano)
¡No! ¡no! ¡aún no es la hora!
¡Mirad, es el fuego del cielo
que las manos de Dios nos envían!

(Los hindúes se giran aterrorizados.
Zurga desciende entre ellos.)

¡Las llamas invaden 
y devoran vuestros campos!
¡Corred todos! ¡Aún es tiempo 
de salvar a vuestros hijos 
de la muerte, corred, corred, 
que Dios guíe vuestros pasos!

(Todos salen en desorden, excepto
Nourabad, quien, en silencio, ha
guardado su sospecha. Hace como 
que se aleja y se oculta tras unos
árboles.)

ZURGA
(acercándose a Leila)
Mis manos han encendido 
el terrible incendio
que amenaza sus días 
y os salva la vida,

(con su hacha rompe los hierros que
sujetan a Nadir)

¡pues yo rompo vuestros hierros!

NADIR
¡Dios!

ZURGA
(a Leila, enseñándole el collar)
¡Leila, recuérdalo, 
tú me salvaste antes!

LEILA
¡Oh cielos!

ZURGA
¡Sed salvados por mí!

LEILA, NADIR
¡Dios!

(Nadir y Leila se abrazan. Nourabad
que todo ha visto corre a prevenir
a los hindúes.)

LEILA, NADIR
Oh llama santa,
oh divino abrazo,
ya no tengo miedo
pues él nos libra
al fin de la muerte.
Zurga nos libra 
y nos hace revivir,
yo quiero seguirte;
¡nada me hará
abandonar tus brazos!
¡Yo permaneceré en tus brazos!

ZURGA
Oh llama santa,
oh divino abrazo,
acudo sin queja
al salvar a los dos
corriendo a la muerte.
¡Oh dios, cómo se quieren!

(a Leila y Nadir)

¡Esos son ellos, están aquí!
¡Escapad por ese pasadizo!

(a Nadir)

¡Lleva tu tesoro
lejos de este litoral salvaje!

LEILA, NADIR
¿Y tú, Zurga?

ZURGA
¡Sólo Dios conoce el destino!

(Leila y Nadir salen. Nourabad
entra en escena con cuatro jefes
hindúes para seguir a Leila y a
Nadir; Zurga les impide el paso)

NOURABAD
(señalando a Zurga)
¡Es él, el traidor! 
¡Les ha salvado la vida!

LOS JEFES
¡A muerte!

(Zurga se lanza sobre su hacha que
está en el suelo para defenderse,
pero un hindú le apuñala por la
espalda. Cae. Zurga se acerca al
lado por donde Leila y Nadir han
escapado)

ZURGA
¡Ah! ¡Adiós!

(Nourabad sale seguido por los
cuatro jefes.)

¡Leila, yo te amé!

LEILA, NADIR
Basta de llantos, oh dulce abrazo,
¡la felicidad nos espera allá!
¡Oh embriaguez, basta de tristeza!
¡Sí, el cielo guiará nuestros pasos!
¡Ah, ven!
¡La felicidad nos aguarda allá!

ZURGA
¡Mi trabajo está terminado,
yo he mantenido mi juramento!
¡Él vive, ella está a salvo!
¡Sueños de amor, adiós!

(Leila y Nadir desaparecen. 
Zurga muere.)