Personajes
DOCTOR FAUSTO
MEFISTÓFELES WAGNER VALENTÍN SIEBEL MARGARITA MARTA |
Anciano Erudito El Diablo Estudiante. Soldado, hermano de Margarita Enamorado de Margarita Enamorada de Fausto Vecina de Margarita |
Tenor Bajo Bajo Barítono Mezzosoprano Soprano Mezzosoprano |
La acción transcurre en una ciudad de Alemania en el siglo XVI.
ACTE PREMIÈRE Introduction Scène et Choeur (Le cabinet de Faut. C'est la nuit, Faust est seul, assis à une table couverte de livres et de parchemins, devant lui un livre ouvert. La lampe est sur le point de s'entendre.) FAUST Rien !En vain j'interroge, en mon ardente veille, La nature et la Créateur; Pas une voix ne glisse à mon oreille Un mot consolateur! J'ai langui, triste et solitaire, Sans pouvoir briser le lien Qui m'attache encore à la terre! Je ne vois rien! je ne sais rien! rien! rien! (Il ferme le livre et se lève; le jour commence à se lever.) Le ciel pâlit; devant l'aube nouvelle Le sombre nuit s'évanouit! Encore un jour! encore un jour qui luit! O mort ! quand viendras-tu M'abriter sous ton aile? Eh bien ! puisque la mort me fuit Pourquoi n'irais-je pas vers elle? (Saisit une fiole sur la table) Salut! O mon dernier matin! Salut! O mon dernier matin! J'arrive sans terreur Au terme du voyage; Le seul maître de mon destin! (Il verse le contenu de la fiole dans une coupe Comme il porte la coupe à ses lèvres, des voix de femmes lui parviennent de l'extérieur.) LES JEUNES FILLES Ah! Paresseuse fille Qui sommeille encore! Déjà le jour brille Sous son manteau d'or Déjà l'oiseau chante Ses folles chansons; L'aube caressante Sourit aux moissons; Le ruisseau murmure La fleur s'ouvre au jour, Toute la nature S'éveille à l'amour! FAUST Vains échos de la joie humaine, Passez, passez votre chemins! Passez, passez. O coupe des aïeux, qui tant de fois fus pleine, Pourquoi trembles-tu dans ma main? (Il porte nouvellement la coupe à ses lèvres L'on entend de l'extérieur des voix d'hommes allant aux champs.) LES LABOUREURS (Derrière la scène) Aux champs l'aurore nous rappelle On voit à peine l'hirondelle, Qui vole et plonge d'un coup d'aile, Dans la profondeur du ciel bleu! Le temps est beau! la terre est belle! Aux champs l'aurore nous rappelle, Le temps est beau, la terre belle, Béni soit Dieu! FAUST Dieu! JEUNES FILLES ET LABOUREURS Béni soit Dieu! FAUST (s'assied dans le fauteuil) Dieu! Dieu! Mais ce Dieu, que peut-il pour moi? (Il se lève) Me rendra-t-il l'amour, la jeunesse et la foi? Maudites soyez-vous, ô voluptés humaines! Maudites soient la chaînes Qui me font ramper ici bas! Maudit soit tout ce qui nous leurre, Vain espoir qui passe avec l'heure, Rêves d'amour ou de combat Maudit soit le bonheur! Maudites, la science, la prière et la foi! Maudite sois-tu, patience! A moi, Satan! à moi! MÉPHISTOPHÉLÈS (apparaissant soudain) Me voici! D'où vient ta surprise? Ne suis-je pas mis à ta guise? L'épée au côté, la plume au chapeau L'escarcelle pleine, un riche manteau sur l'épaule En somme, un vrai gentilhomme! Eh bien ! docteur, que me veux-tu? Voyons ; parle! Te fais-je peur? FAUST Non. MÉPHISTOPHÉLÈS Doutes-tu de ma puissance? FAUST Peut-être! MÉPHISTOPHÉLÈS Mets-la donc à l'épreuve! FAUST Va-t'en! MÉPHISTOPHÉLÈS Fi! c'est là ta reconnaissance! Apprends de moi qu'avec Satan L'on en doit user d'autre sorte, Et qu'il n'était pas besoin De l'appeler de si loin Pour le mettre ensuite à la porte! FAUST Et que peux-tu pour moi? MÉPHISTOPHÉLÈS Tout, tout mais dis-moi d'abord Ce que tu veux? est-ce de l'or? FAUST Que ferais-je de la richesse? MÉPHISTOPHÉLÈS Bon, je vois où le bât te blesse! tu veux la gloire? FAUST Plus encore! MÉPHISTOPHÉLÈS La puissance? FAUST Non! je veux un trésor Qui les contient tous! Je veux la jeunesse! A moi les plaisirs, Les jeunes maîtresses! A moi leurs caresses, A moi leurs désirs! A moi l'énergie Des instincts puissants, Et la folle orgie Du coeur et des sens! Ardente jeunesse, A moi tes désirs, A moi ton ivresse, A moi tes plaisirs, A moi ton ivresse, A moi tes plaisirs. MÉPHISTOPHÉLÈS Fort bien! fort bien! fort bien! Je puis contenter ton caprice. FAUST Et que te donnerai-je en retour? MÉPHISTOPHÉLÈS Presque rien, presque rien: Ici, je suis à ton service Mais là-bas, tu seras au mien! FAUST Là-bas? MÉPHISTOPHÉLÈS (tendant un parchemin) Là-bas ! allons, signe! Eh quoi ! ta main tremble! Que faut-il pour te décider? La jeunesse t'appelle; Ose la regarder. (Il fait un geste; une forme apparaît: Marguerite au rouet.) FAUST O merveille! MÉPHISTOPHÉLÈS Eh bien! que t'en semble? (Il tend avec impatience le parchemin.) FAUST Donne! MÉPHISTOPHÉLÈS Allons donc! (Faust signe le parchemin; pendant ce temps Méphistophélès prend la coupe posée sur la table.) Et maintenant, Maître, c'est moi qui te convie. A vider cette coupe, où fume en bouillonnant Non plus la mort, non plus le poison, mais la vie. FAUST (prend la coupe et l'adresse à la vision de Marguerite) A toi! fantôme adorable et charmant! (Faust bit la coupe et se transforme en un jeune homme. La forme s'estompe.) MÉPHISTOPHÉLÈS Viens! FAUST Je la reverrai? MÉPHISTOPHÉLÈS Sans doute. FAUST Quand? MÉPHISTOPHÉLÈS Aujourd'hui. FAUST C'est bien! MÉPHISTOPHÉLÈS ET FAUST En route! FAUST ET MÉPHISTOPHÉLÈS En route! FAUST A moi les plaisirs, Les jeunes maîtresses! A moi leurs caresses, A moi leurs désirs! A moi l'énergie Des instincts puissants, Et la folle orgie Du coeur et des sens Ardente jeunesse, A moi tes désirs, A moi ton ivresse, A moi tes plaisirs MÉPHISTOPHÉLÈS A toi les plaisirs Les jeunes maîtresses! A toi leurs caresses, A toi leurs désirs! A toi l'énergie Des instincts puissants, Et la folle orgie Du coeur et des sens Ardente jeunesse, A toi ses désirs, A toi son ivresse, A toi ses plaisirs (Sortent) |
ACTO PRIMERO Introducción Escena y Coro (Gabinete de Fausto. Es de noche. Éste está solo. Su lámpara está a punto de apagarse. Está sentado ante una mesa repleta de pergaminos. Ante él tiene un libro abierto) FAUSTO ¡Nada!... En vano interrogo, en mi ardiente velar, a la naturaleza y al Creador. ¡Ni una voz me susurra al oído una palabra de consuelo! ¡He languidecido, triste y solitario, sin poder romper el lazo que aún me une a la tierra! ¡No veo nada! ¡No sé nada! (Cierra el libro y se levanta. Empieza a amanecer.) ¡El cielo palidece! ¡Ante la nueva aurora la sombría noche se desvanece! ¡Un día más! ¡Un día más que brilla! ¡Oh! muerte, ¿cuándo vendrás a acogerme bajo tus alas? ¡Y bien! Ya que la muerte me rehuye, ¿por qué no ir yo tras ella?... (Coge una redoma de la mesa.) ¡Te saludo, mi última mañana! ¡Te saludo, mi última mañana! ¡Llego sin miedo al final del viaje; y me siento, con este brebaje, el único dueño de mi destino! (Vierte el contenido de la redoma en una copa. En el momento en que se lleva la copa a los labios, se oyen fuera voces de muchachas.) MUCHACHAS ¡Niña perezosa que todavía dormitas! Ya brilla el día bajo su manto de oro. Ya canta el pájaro sus locas canciones; el alba acariciadora sonríe a las cosechas; el arroyo murmura, la flor se abre al día, ¡Toda la naturaleza despierta al amor! FAUSTO Vanos ecos de la alegría humana, ¡proseguid, proseguid vuestro camino! Proseguid, proseguid Oh, copa que mis antepasados tantas veces llenaron, ¿por qué tiemblas en mi mano? (Se lleva nuevamente la copa a los labios. Se escucha en el exterior unas voces de hombres yendo al campo) LABRADORES (detrás de la escena) En los campos la aurora nos llama; ¡apenas se ve la golondrina que vuela y se sumerge con un batir de alas en la profundidad del cielo azul! El tiempo es bueno, la tierra es hermosa; en los campos la aurora nos llama. El tiempo es bueno, la tierra es hermosa; ¡Bendito sea Dios! ¡Bendito sea Dios! FAUSTO ¡Dios! MUCHACHAS Y LABRADORES ¡Bendito sea Dios! FAUSTO (se deja caer en el sillón) ¡Dios! ¡Dios! Pero este Dios, ¿qué puede hacer por mi? (levantándose) ¿Me devolverá el amor, la juventud y la fe? ¡Malditos seáis, voluptuosos humanos! ¡Malditas sean las cadenas que hacen que me arrastre aquí abajo! ¡Maldito sea todo lo que nos engaña, vana esperanza que se pierde en el tiempo, sueños de amor o de batallas! ¡Maldita sea la felicidad, malditas la ciencia, la oración y la fe! ¡Maldita seas tú, paciencia! ¡A mí, Satanás, a mí! MEFISTÓFELES (Apareciendo de repente) ¡Aquí estoy! ¿De qué te extrañas? ¿No me encuentras a tu gusto? La espada al costado, la pluma en el sombrero, la escarcela llena, una suntuosa capa sobre los hombros; en suma, ¡un auténtico gentilhombre! ¡Y bien! Doctor, ¿qué quieres de mí? ¡Habla, vamos!... ¿Te doy miedo? FAUSTO No. MEFISTÓFELES ¿Dudas de mi poder? FAUSTO Tal vez. MEFISTÓFELES ¡Ponlo, pues, a prueba! FAUSTO ¡Vete! MEFISTÓFELES ¡Vaya! ¿Ése es tu agradecimiento? Te enseñaré que con Satanás hay que comportarse de otro modo. ¡Y que no había necesidad de llamarle desde tan lejos para despedirle a continuación! FAUSTO ¿Y qué puedes hacer por mí? MEFISTÓFELES ¡Todo, todo! Pero dime primero qué es lo que quieres: ¿es oro? FAUSTO ¿Qué haría yo con la riqueza? MEFISTÓFELES ¡Bien! ¡Ya veo donde te duele! ¿Quieres la gloria? FAUSTO ¡Mucho más! MEFISTÓFELES ¿El poder? FAUSTO ¡No! ¡Quiero un tesoro que los contiene todos! ¡Quiero la juventud! ¡Para mí los placeres, las jóvenes amantes! ¡Para mí sus caricias! ¡Para mí sus deseos! ¡Para mí la energía de los potentes instintos, y la loca orgía del corazón y los sentidos! Juventud ardiente, ¡para mí tus deseos! ¡para mí tu embriaguez! ¡para mí tus placeres! ¡para mí tu embriaguez! ¡para mí tus placeres! MEFISTÓFELES ¡Muy bien! ¡Muy bien! ¡Muy bien! Puedo satisfacer tu capricho. FAUSTO ¿Y qué he de darte a cambio? MEFISTÓFELES Casi nada, casi nada: aquí, yo estoy a tu servicio, pero allá tú lo estarás al mío. FAUSTO ¿Allá?... MEFISTÓFELES (tendiéndole un pergamino) ¡Allá! Vamos, firma. ¡Qué veo! ¡Te tiembla la mano! ¿Qué necesitas para decidirte? La juventud te llama: ¡atrévete a mirarla! (Hace un gesto. Y una visión aparece: Margarita, que hila ante su rueca.) FAUSTO ¡Oh, maravilla! MEFISTÓFELES ¡Y bien! ¿Qué te parece? (Le tiende con impaciencia el pergamino) FAUSTO ¡Dame! MEFISTÓFELES ¡Por fin! (Fausto toma el pergamino y firma; mientras tanto Mefistófeles coge la copa que se halla sobre la mesa) Y ahora, ¡soy yo quien te invita a vaciar esta copa cuyos vapores que hierven no son de muerte, ni de veneno; ¡sino de vida! FAUSTO (toma la copa y se vuelve hacia la visión de Margarita) ¡Por ti, fantasma adorable y encantador! (Vacía la copa y se transforma en un elegante joven. La visión desaparece.) MEFISTÓFELES ¡Ven! FAUSTO ¿Volveré a verla? MEFISTÓFELES Sin duda. FAUSTO ¿Cuándo? MEFISTÓFELES Hoy. FAUSTO ¡Está bien! MEFISTÓFELES ¡Vamos! FAUSTO Y MEFISTÓFELES ¡Vamos! FAUSTO ¡Para mí los placeres, las jóvenes amantes! ¡Para mí sus caricias! ¡Para mí sus deseos! ¡Para mí la energía de los potentes instintos, y la loca orgía del corazón y los sentidos! Juventud ardiente, ¡para mí tus deseos! ¡para mí tu embriaguez! ¡para mí tus placeres! MEFISTÓFELES ¡Para ti los placeres, las jóvenes amantes! ¡Para ti sus caricias! ¡Para ti sus deseos! ¡Para ti la energía de los potentes instintos, y la loca orgía del corazón y los sentidos! Juventud ardiente, ¡para ti sus deseos! ¡para ti su embriaguez! ¡para ti sus placeres! (Salen.) |
ACTE DEUXIÈME (La Kermesse, a l'une des portes de la ville, à gauche se tient une auberge dont l'enseigne représente Bacchus le Dieu du Vin.) LES ÉTUDIANTS Vin ou bière, Bière ou vin, Que mon verre Soit plein! Sans vergogne, Coup sur coup, Un ivrogne Boit tout! WAGNER Jeune adepte Du tonneau N'en excepte Que l'eau! Que ta gloire, Tes amours Soient de boire Toujours! LES ÉTUDIANTS Jeune adepte Du tonneau etc. (Trinquent et boivent) LES SOLDATS Filles ou forteresses, C'est tout un, morbleu! Vieux burgs, jeunes maîtresses, Sont pour nous un jeu! Celui qui sait s'y prendre, Sans trop de façon, Les oblige à se rendre En payant rançon, En payant rançon! LES BOURGEOIS Aux jours de dimanche et de fête; J'aime à parler guerre et combats; Tandis que les peuples là-bas Se cassent la tête. Je vais m'asseoir sur les coteaux Qui sont voisins de la rivière Et je vois passer les bateaux En vidant mon verre! (Entre un groupe des jeunes filles) LES JEUNES FILLES Voyez ces hardis compères, Qui viennent là-bas; Ne soyons pas trop sévères, Retardons le pas (Entre un deuxième groupe des étudiants) LES JEUNES ÉTUDIANTS Voyez ces mines gaillardes Et ces airs vainqueurs! Amis soyons sur nos gardes, Tenons bien nos coeurs LES MATRONES Voyez après ces donzelles Courir ces messieurs! Nous sommes aussi bien qu'elles, Sinon beaucoup mieux LES JEUNES FILLES On voudrait plaire, Mais c'est en vain! On voudrait plaire Mais c'est en vain, en vain (aux femmes les plus âgées) De votre colère Nous ne craignons rien! Front qui se renfrogne Rougit, voilà tout! Un galant m'accepte, Je le prends au mot Certes l'on doit croire A vox beaux discours! De votre colère Nous ne craignons rien LES MATRONES Vous voulez plaire, On le sait bien! Vous voulez plaire Le mot est fin! (aux jeunes filles) Vous voulez leur plaire, Nous le savons bien, Soyez sans vergogne. Comme ils sont sans goût. Il faut être inepte, Je le dis tout haut, Pour se faire gloire De telles amours! vous voulez leur plaire Nous le savons bien! LES BOURGEOIS Allons, voisin! Vidons un verre de vin Allons, voisin! Vidons un verre du vin Ma femme grogne Sur tout. Toujours il faut l'en croire Ma femme grogne, grogne sur tout Il faut l'en croire, l'en croire toujours. Vidons un verre, un verre de vin! Allons, voisin! Vidons, un verre de vin! LES JEUNES ÉTUDIANTS De cette affaire Voyons la fin! Voyez leur colère, Voyez leur maintien! Leur front se renfrogne, Elles ont du goût! Gageons qu'on m'accepte Dès le premier mot, Fille au bras d'ivoire, Voilà mes amours, Oui, voilà, voilà mes amours! Voyez leur colère Voyez leur maintien! LES ÉTUDIANTS Vive le vin! Vive le vin, Vive le vin Le vin, le vin, Vin ou bière, Bière ou vin, Que mon verre Soit plein! Sans vergogne Coup sur coup, Un ivrogne, Boit tout. Jeune adepte Du tonneau, N'en excepte Que l'eau Que la gloire, Tes amours Soient boire Toujours! Jeune adepte Du tonneau N'en excepte Que l'eau, Que la gloire Tes amours soient de boire Toujours! Vin ou bière, Bière ou vin, Que mon verre Soit plein! Que mon verre Soit plein LES SOLDATS Vive la guerre! Métier divin! Pas de beauté fière, Nous savons leur plaire, Nous savons leur plaire E un tour de main! Allons en besogne, Sans peur ni vergogne, A l'assaut partout De ce grand précepte Fier soldat n'excepte Femme ni château, Et couvert de gloire, Chante la victoire Au bruit des tambours! Pas de beauté fière Nous savons leur plaire En un tour de main! Nous savons leur plaire. Scène, Récitatif et Air (Valentin entre, tenant dans sa main une médaille.) VALENTIN O sainte médaille Qui me viens de ma sur, Au jour de la bataille, Pour écarter la mort, Reste-là sur mon coeur! (Il met la médaille autour de son cou.) WAGNER Ah! Voici Valentin qui nous cherche sans doute! VALENTIN Un dernier coup, messieurs, et mettons-nous en route! WAGNER Qu'as-tu donc? Quels regrets attristent nos adieux? VALENTIN Comme vous, pour longtemps, je vais quitter ces lieux! J'y laisse Marguerite, et pour veiller sur elle, Ma mère n'est plus là! SIÉBEL Plus d'un ami fidèle Saura te remplacer à ses côtés! VALENTIN Merci! SIÉBEL Sur moi tu peux compter! ÉTUDIANTS Comte sur nous aussi! VALENTIN Avant de quitter ces lieux, Sol natal de mes aïeux, A toi, Seigneur et Roi de cieux Ma sur je confie. Daigne de tout danger Toujours, toujours la protéger, Cette sur se chérie, Daigne de tout danger la protéger, Daigne la protéger de tout danger Délivré d'une triste pensée. J'ira chercher la gloire, la gloire au sein des ennemis, Le premier, le plus brave au fort de la mêlée J'ira combattre pour mon pays, Et si, vers lui, Dieu me rappelle Je veillerai sur toi fidèle O Marguerite! Avant de quitter ces lieux, Sol natal des mes aïeux A toi, Seigneur et Roi des cieux, Ma sur je confie! O Roi des cieux, jette les yeux, Protège Marguerite, Roi des cieux! WAGNER Allons, amis! point de vaines alarmes A ce bon vin ne mêlons pas de larmes! Buvons! trinquons! Et qu'un joyeux refrain Nous mette en train. ÉTUDIANTS Buvons! trinquons! Et qu'un joyeux refrain Nous mette en train. WAGNER (montant sur un escabeau) Un rat plus poltron que brave Et plus laid que beau, Logeait au fond d'une cave. Sous un vieux tonneau; un chat MÉPHISTOPHÉLÈS (apparaît soudain et interrompant Wagner) Un chat Pardon! WAGNER Hein! MÉPHISTOPHÉLÈS Parmi vous, de grâce. Permettez-moi de prendre place! Que votre ami d'abord achève sa chanson! Moi, je vous en promets plusieurs de ma façon. WAGNER (descendant de son escabeau) Une seule suffit, pourvu qu'elle soit bonne! MÉPHISTOPHÉLÈS Je ferai de mon mieux pour n'ennuyer personne! (Les étudiants se groupent autour de Méphistophélès. Valentin le regard avec défiance) La Ronde du Veau D'or MÉPHISTOPHÉLÈS Le veau d'or est toujours debout! On encense sa puissance D'un bout du monde à l'autre bout! Pour fêter l'infâme idole, Rois et peuples confondus, Au bruit sombre des écus, Dansent une ronde folle, autour de son piédestal Et Satan conduit le bal, conduit le bal SIÉBEL ET LES TÉNORS Et Satan conduit le bal, conduit le bal MÉPHISTOPHÉLÈS Le veau d'or est vainqueur des dieux! Dans sa gloire dérisoire Le monstre abject insulte aux cieux! Il contemple, ô rage étrange! A ses pieds le genre humain, Se ruant, le fer en main, Dans le sang et dans la fange, Où brille l'ardent métal Et Satan conduit le bal, conduit le bal WAGNER ET LES BASSES Et Satan conduit le bal, conduit le bal Récitatif, Choral des Épées et Scène ÉTUDIANTS Merci de ta chanson! VALENTIN (pour lui-même) Singulier personnage! WAGNER (tendant un verre à Méphistophélès) Nous ferez-vous l'honneur de trinquer avec nous? MÉPHISTOPHÉLÈS Volontiers! (Il prend la main de Wagner et lui fait les lignes de la main) Ah ! voici qui m'attriste pour vous ! Vous voyez cette ligne ? WAGNER Eh bien ! MÉPHISTOPHÉLÈS Fâcheux présage! Vous vous ferez tuer en montant à l'assaut! (Wagner retire sa main avec humeur.) SIÉBEL Vous êtes donc sorcier? MÉPHISTOPHÉLÈS (prenant la main de Siébel) Tout juste autant qu'il faut Pour lire dans ta main que le sort te condamne A ne plus toucher une fleur Sans qu'elle se fane. SIÉBEL (retirant vivement sa main) Moi! MÉPHISTOPHÉLÈS Plus de bouquets à Marguerite! VALENTIN Ma sur! Qui vous a dit son nom? MÉPHISTOPHÉLÈS Prenez garde, mon brave! Vous vous ferez tuer par quelqu'un que je sais! (Il prend la coupe de Wagner) A votre santé! (Il goûte le vin et le jette.) Peuh! que ton vin est mauvais! Permettez-moi de vous en offrir de ma cave. (Il découvre un tonneau sur lequel figure la reproduction de Bacchus, cette dernière servant d'enseigne à l'auberge.) Holà ! seigneur Bacchus, à boire! (Le vin coule à flot du tonneau.) Approchez-vous ! Chacun sera servi selon ses goûts! A la santé que tout à l'heure Vous portiez, mes amis, à Marguerite! VALENTIN (lui arrachant le verre des mains) Assez! Si je ne te fais taire à l'instant, que je meure! (Le vis s'enflamme dans la vasque placée au-dessous du tonneau. Valentin et Wagner tirent leurs épées.) WAGNER Holà! ÉTUDIANTS Holà! MÉPHISTOPHÉLÈS (se moquant) Pourquoi trembler! vous qui me menacez? (Valentin en position d'attaque; son épée fendant l'air. Méphistophélès trace un cercle autour de lui avec son épée.) VALENTIN Mon fer, ô surprise, Dans les airs se brise! (Valentin, ainsi que les autres, s'avance vers Méphistophélès, pointant sur lui les gardes en forme de croix de leurs épées. Méphistophélès retire.) Choeur des Épées VALENTIN, WAGNER, SIÉBEL ET ÉTUDIANTS De l'enfer qui vient émousser nos armes Nous ne pouvons pas repousser les charmes VALENTIN Mais puisque tu brises le fer, SIÉBEL, WAGNER ET ÉTUDIANTS Mais puisque tu brises le fer, VALENTIN Regarde! SIÉBEL, VALENTIN, WAGNER ET ÉTUDIANTS Regarde! VALENTIN, SIÉBEL, WAGNER ET ÉTUDIANTS C'est une croix qui de l'enfer nous garde! (Tous le monde s'en va. Méphistophélès reste seul, déprimé.) MÉPHISTOPHÉLÈS (remettant son épée au fourreau) Nous nous retrouverons, mes amis! Serviteur! FAUST (entrant) Qu'as-tu donc? MÉPHISTOPHÉLÈS Rien! a nous deux, cher docteur! Ou'attendez-vous de moi? Par où commencerai-je? FAUST Par où se cache la belle enfant Que ton art m'a fait voir? Est-ce un vain sortilège? MÉPHISTOPHÉLÈS Non pas ! mais contre nous sa vertu la protège, Et le ciel même la défend! FAUST Qu'importe! Je le veux! viens! conduis-moi près d'elle, ou je me sépare de toi! MÉPHISTOPHÉLÈS Il suffit! Je tiens trop à mon nouvel emploi, Pour vous laisser douter un instant de mon zèle. Attendons! Ici même, à ce signal joyeux, La belle et chaste enfant Va paraître à vos yeux! Valse et Choeur (Les étudiants et les jeunes filles entrent bras dessus, bras dessous, suivis des musiciens. Les bourgeois et les villageois sont derrière eux. Les musiciens commencent à jouer.) CHOEUR Ainsi que la brise légère Soulève en épais tourbillons La poussière des sillons Que la valse nous entraîne! Faites retentir la plaine De l'éclat de vos chanson MÉPHISTOPHÉLÈS (à Faust) Vois ces filles gentilles! Ne veux-tu pas Aux plus belles D'entre elles Offrir ton bras? FAUST Non! fais trêve à ce ton moqueur, Et laisse mon coeur à son rêve! SIÉBEL (entrant) C'est par ici que doit passer Marguerite! LES SOPRANOS (s'approchant de Siébel) Faut-il qu'une fille A danser vous invite? SIÉBEL Non! Non! je ne veux pas valser! CHOEUR Ainsi que la brise légère Soulève en épais tourbillons La poussière des sillons Que la valse nous entraîne! Faites retentir la plaine De l'éclat de vos chanson. (Marguerite paraît.) FAUST La voici! c'est elle! MÉPHISTOPHÉLÈS Eh bien! abordez-la! SIÉBEL (s'approche de Marguerite) Marguerite! MÉPHISTOPHÉLÈS (se tient devant Siébel et lui barre le chemin) Plaît-il ? SIÉBEL Maudit homme! encore là! MÉPHISTOPHÉLÈS Eh quoi! mon ami, vous voilà! Ah! ah! vraiment! mon ami vous voilà! (Siébel recule devant Méphistophélès, lequel le chasse de la scène et se dirige vers les danseurs. Marguerite traverse la scène.) FAUST (accostant Marguerite) Ne permettez-vous pas, Ma belle, Et je n'ai pas besoin qu'on me donne la main! MARGUERITE Non monsieur! je ne suis demoiselle, ni belle, Et je n'ai pas besoin qu'on me donne la main! (Elle s'en va.) FAUST (la contemplant) Par le ciel! Que de grâce, et quelle modestie! O belle enfant! je t'aime SIÉBEL (revenant) Elle est partie! MÉPHISTOPHÉLÈS (à Faust) Eh bien? FAUST Eh bien! On me repousse! MÉPHISTOPHÉLÈS (riant) Allons! à tes amours, Je le voix, cher docteur, Il faut prêter secours! (Il se retire avec Faust et prennent la même direction que Marguerite.) JEUNES FILLES Qu'est-ce donc? AUTRES JEUNES FILLES Marguerite, Qui de ce beau seigneur refuse la conduite. ÉTUDIANTS Valsons! valsons! Valsons encore! JEUNES FILLES ET ÉTUDIANTS Valsons! Valsons toujours! Ainsi que la brise légère Soulève en épais tourbillons La poussière des sillons, Que la valse vous entraîne! Faites retenir la plaine De l'éclat de vos chansons. Jusqu'à prendre haleine, Jusqu'à mourir, Un Dieu les entraîne; C'est le plaisir! La terre tournoie Et fuit loin d'eux, Quel bruit! quelle joie Dans tous les yeux Jusqu'à perdre haleine, Jusqu'à mourir Un Dieu les entraîne; C'est le plaisir! |
ACTO SEGUNDO (La Kermesse, una de las puertas de la ciudad. A la izquierda, una taberna que muestra la insignia de Baco el dios del vino) ESTUDIANTES Vino o cerveza, cerveza o vino, ¡que mi vaso se llene! Sin vergüenza, trago a trago, ¡un borracho se lo bebe todo! WAGNER ¡El joven adepto al tonel, sólo desprecia el agua! ¡Que tu gloria, tus amores, te hagan beber siempre! ESTUDIANTES ¡El joven adepto al tonel etc. (Brindan y beben.) SOLDADOS Muchachas o fortalezas, ¡todo es lo mismo, voto a bríos! ¡Viejos castillos, jóvenes amantes, son un juego para nosotros! ¡Quien sabe conquistarlos sin muchos trabajos, les obliga a rendirse pagando rescate! ¡pagando rescate! BURGUESES Los domingos y días de fiesta me gusta hablar de guerra y de combates; mientras allá abajo la gente se parte la cabeza. Voy a sentarme en las riberas que están junto al río, ¡y veré pasar las barcas vaciando mi vaso! (Entra un grupo de muchachas.) MUCHACHAS Mirad a esos osados compadres que se acercan por allí; no seamos muy severas, acortemos el paso. (Entra un segundo grupo de estudiantes.) JÓVENES ESTUDIANTES ¡Mirad su aspecto gallardo y sus aires de conquista! ¡Amigos, permanezcamos en guardia! ¡Contengamos nuestros corazones! MATRONAS ¡Ved cómo corren esos señores tras las doncellas! ¡Nosotras estamos tan bien como ellas, si no mejor! MUCHACHAS ¡Querríais gustarles pero es en vano!... Querríais gustarles pero es en vano, en vano... (A las mujeres de más edad) ¡Vuestra cólera no nos da ningún miedo! Un ceño fruncido y enrojecido, ¡eso es todo! Un galán me acepta, ¡le tomo la palabra! Desde luego son creíbles vuestros bellos discursos. ¡Vuestra cólera no nos da ningún miedo! MATRONAS Queréis gustarles, ¡lo sabemos bien! Queréis gustarles, ¡La palabra es fin! (A las muchachas) Queréis gustarles, ¡lo sabemos bien! No tenéis vergüenza, y ellos no tienen gusto. Hay que ser inepto, lo digo bien alto, para vanagloriarse de tales amores. Queréis gustarles, ¡lo sabemos bien! BURGUESES ¡Vamos! ¡Compañero! ¡Bebamos un vaso de vino! ¡Vamos! ¡Compañero! ¡Bebamos un vaso de vino! Mi mujer se queja de todo, siempre hay que hacerle caso. Mi mujer se queja, se queja de todo Es necesario creerla, creerla siempre. ¡Bebamos un vaso, un vaso de vino! ¡Vamos! ¡Compañero! ¡Bebamos, un vaso de vino! JÓVENES ESTUDIANTES ¡Este asunto vamos a verlo acabar! ¡Fijaos en su cólera, fijaos en su actitud! Su ceño se frunce Ellas tienen gusto. ¡Apuesto a que me acepta desde la primera palabra! Muchacha de brazos de marfil, aquí tienes mi amor. Sí, aquí , aquí tienes mi amor ¡Fijaos en su cólera, fijaos en su actitud! ESTUDIANTES ¡Viva el vino! Viva el vino, Viva el vino... Vino, vino, Vino o cerveza, cerveza o vino, ¡que mi vaso se llene! Sin vergüenza, ¡trago a trago! ¡Un borracho! se lo bebe todo! ¡El joven adepto al tonel, sólo desprecia el agua! ¡Que tu gloria, tus amores, te hagan beber siempre! ¡El joven adepto al tonel, sólo desprecia el agua! ¡Que tu gloria, tus amores, te hagan beber siempre! Vino o cerveza, cerveza o vino, ¡que mi vaso se llene!... ¡que mi vaso se llene!... SOLDADOS ¡Viva la guerra! ¡Oficio divino! ¡Nada de belleza orgullosa! ¡Sabemos gustarles Sabemos gustarles en un abrir y cerrar de ojos! Vamos a por ellas sin miedo ni vergüenza. ¡Al asalto por doquier! De este gran precepto, el fiero soldado no exceptúa ni mujer ni castillo. ¡Y cubierto de gloria, canta la victoria al son de los tambores! ¡Nada de belleza orgullosa! ¡Sabemos gustarles en un abrir y cerrar de ojos! Sabemos gustarles Escena, Recitativo y Aria (Aparece Valentín, que lleva una medalla en la mano.) VALENTÍN Oh, santa medalla que me dio mi hermana el día de la batalla, para alejar la muerte, ¡descansa sobre mi corazón! (Se pone la medalla alrededor del cuello) WAGNER ¡Aquí llega Valentín, buscándonos sin duda! VALENTÍN ¡Un último trago, señores, y pongámonos en camino! WAGNER ¿Qué te pasa, pues? ¿Qué pesares entristecen nuestra despedida? VALENTÍN Como vosotros, abandonaré estos lugares por largo tiempo; aquí dejo a Margarita y, para cuidar de ella, ¡ya no está mi madre! SIEBEL ¡Más de un amigo fiel sabrá reemplazarte a su lado! VALENTÍN ¡Gracias! SIEBEL Puedes contar conmigo. ESTUDIANTES Cuenta también con nosotros. VALENTÍN Antes de abandonar estos lugares, tierra natal de mis antepasados, a ti, Señor y Rey de los cielos, te confío a mi hermana. Dígnate proteger siempre, siempre de todo peligro a esta hermana tan querida. Dígnate de todo peligro protegerla, dígnate protegerla de todo peligro Liberado de este triste pensamiento, iré a buscar la gloria a tierras enemigas, el primero, el más valiente en el fragor de la lucha, iré a combatir por mi país. Y, si Dios me lleva con él, ¡velaré fielmente por ti, oh, Margarita! Antes de abandonar estos lugares, tierra natal de mis antepasados, a ti, Señor y Rey de los cielos, te confío a mi hermana. Oh, Rey de los cielos, levanta los ojos, protege a Margarita, ¡oh Rey de los cielos! WAGNER ¡Vamos, amigos! ¡Alejad alarmas vanas! ¡No mezclemos tan buen vino con lágrimas! ¡Bebamos, brindemos, y que un alegre estribillo nos ponga alegres! ESTUDIANTES ¡Bebamos, brindemos, y que un alegre estribillo nos ponga alegres! WAGNER (subiéndose en un escabel) Una rata más cobarde que valiente, y más fea que hermosa, vivía en el fondo de una bodega, bajo un viejo tonel; un gato... MEFISTÓFELES (Aparece de repente e interrumpe a Wagner.) Un gato... ¡Perdón! WAGNER ¿Eh? MEFISTÓFELES ¡Por favor, permitid que me quede con vosotros! ¡Que vuestro amigo acabe primero su canción! ¡Yo os prometo algunas de mi invención! WAGNER (bajando del escabel) ¡Basta una sola, con tal de que sea buena! MEFISTÓFELES ¡Haré cuanto pueda para no aburrir a nadie! (Los estudiantes se agrupan alrededor de Mefistófeles. Valentín le mira con desconfianza.) Rondó del Becerro de Oro MEFISTÓFELES El becerro de oro permanece erguido; ¡se ensalza su poder de un extremo del mundo al otro! ¡Para festejar al ídolo infame, reyes y pueblos mezclados, al ruido lóbrego de los escudos bailan una loca danza alrededor de su pedestal! ¡Y Satanás dirige el baile! SIEBEL Y LOS TENORES ¡Y Satanás dirige el baile! MEFISTÓFELES El becerro de oro vence a los dioses; ¡en su gloria irrisoria... el monstruo abyecto insulta a los cielos! ¡Contempla, con extraño delirio, al género humano a sus pies precipitándose, acero en mano, en la sangre y en el fango, donde brilla el ardiente metal! ¡Y Satanás dirige el baile!, dirige el baile... WAGNER Y LOS BAJOS ¡Y Satanás dirige el baile! dirige el baile... Recitativo, Coro de las Espadas y Escena ESTUDIANTES ¡Gracias por tu canción! VALENTÍN (para sí) ¡Singular personaje! WAGNER (ofreciéndole un vaso a Mefistófeles) ¿Nos haréis el honor de brindar con nosotros? MEFISTÓFELES ¡Encantado! (Toma la mano de Wagner y le lee las líneas de la mano) ¡Ah! ¡Me apeno por vos! ¿Veis esta línea? WAGNER ¿Y bien? MEFISTÓFELES ¡Triste presagio! ¡Haréis que os maten al lanzaros al asalto! (Wagner retira su mano con enojo) SIEBEL ¿Sois acaso brujo? MEFISTÓFELES (toma la mano de Siebel) ¡Justo lo necesario para leer en tu mano que el cielo te condena a no tocar ninguna flor sin que se marchite! SIEBEL (retirando rápidamente la mano) ¡A mí! MEFISTÓFELES ¡No más ramos para Margarita! VALENTÍN ¡Mi hermana!... ¿Quién os ha dicho su nombre? MEFISTÓFELES Tened cuidado, valiente. ¡Os vais a hacer matar por alguien que yo sé! (toma la copa de Wagner) ¡A vuestra salud! (Prueba el vino y lo tira) ¡Puf! ¡Qué malo es tu vino! ¡Permitid que os ofrezca el de mi bodega! (Descubre el tonel en el que figura la reproducción de Baco, esta última sirve de rótulo de la posada) ¡Hola, señor Baco! ¡Bebamos! (El vino fluye a raudales del tonel) ¡Aproximaos! ¡Cada uno será servido a su gusto! ¡A la salud de lo que brindabais, amigos, a la salud de Margarita! VALENTÍN (arrancándole el vaso de las manos) ¡Ya basta! ¡Que me muera, si no te hago callar en el acto! (El vino se inflama en el pilón colocado debajo del tonel. Valentín y Wagner desenvainan sus espadas.) WAGNER ¡Basta! ESTUDIANTES ¡Basta! MEFISTÓFELES (burlándose) ¿por qué tembláis, vosotros que me amenazáis? (Valentín en posición de ataque; su espada cortando el aire. Mefistófeles traza un círculo alrededor de él con su espada) VALENTÍN Mi arma, ¡oh sorpresa! En el aire se quiebra. (Valentín, al igual que los otros, avanza hacia Mefistófeles, apuntando sobre él las guardas en forma de cruz de sus espadas. Mefistófeles se retira) Coro de las Espadas VALENTÍN, WAGNER, SIEBEL Y ESTUDIANTES ¡Del infierno que debilita nuestras armas, no podemos rechazar los encantos!... VALENTÍN Pero puesto que el acero quieres romper... WAGNER Y ESTUDIANTES Pero puesto que el acero quieres romper... VALENTÍN ¡Mira! SIEBEL, VALENTÍN, WAGNER Y ESTUDIANTES ¡Mira! VALENTÍN, SIEBEL. WAGNER Y ESTUDIANTES ¡Es una cruz, la que del infierno nos protege! (Salen todos, excepto Mefistófeles que queda solo, deprimido.) MEFISTÓFELES (envainando su espada) ¡Volveremos a encontrarnos, amigos! ¡A vuestro servicio! FAUSTO (entrando) ¿Qué pasa? MEFISTÓFELES ¡Nada! ¡Entre nosotros, querido doctor! ¿Qué esperas de mí? ¿Por dónde he de empezar? FAUSTO ¿Dónde se esconde la bella niña que tus artes me hicieron ver? ¿Se trata de un vano sortilegio? MEFISTÓFELES No, en absoluto pero de nosotros su virtud la protege; ¡y el mismo cielo la defiende! FAUSTO ¿Qué importa? ¡Yo la quiero! ¡Rápido! ¡Condúceme hasta ella o me separo de ti! MEFISTÓFELES ¡Ya basta! ¡Me interesa demasiado mi nuevo empleo para permitir que dudes ni un instante de mi celo! ¡Esperemos...! ¡Aquí mismo, a esta alegre señal, la bella y casta niña aparecerá ante tus ojos! Vals y Coro (Los estudiantes y las muchachas, cogidos del brazo y precedidos por algunos violinistas, invaden la escena. Les siguen los burgueses y los aldeanos que aparecieron al principio del acto. Los músicos comienzan a tocar.) CORO Al igual que la brisa ligera levanta en espesos torbellinos el polvo de los surcos, ¡que el vals nos arrastre! ¡Haced retumbar la llanura con el estallido de vuestras canciones! MEFISTÓFELES (a Fausto) ¡Mira qué gentiles muchachas! ¿No quieres ofrecer tu brazo a las más bellas de todas? FAUSTO ¡No! ¡Abandona ese tono burlón! ¡Y deja a mi corazón con su sueño! SIEBEL (entrando) ¡Por aquí ha de pasar Margarita! MUCHACHAS (aproximándose a Siebel) ¿Es necesario que una joven os invite a bailar? SIEBEL ¡No! ¡No! ¡No quiero bailar! CORO Al igual que la brisa ligera levanta en espesos torbellinos el polvo de los surcos, ¡que el vals nos arrastre! ¡Haced retumbar la llanura con el estallido de vuestras canciones! (Aparece Margarita.) FAUSTO ¡Hela aquí! ¡Es ella! MEFISTÓFELES ¡Y bien, acércate a ella! SIEBEL (se aproxima a Margarita) ¡Margarita! MEFISTÓFELES Se pone delante de Siebel y le cierra el paso) ¿Mande usted? SIEBEL ¡Maldito hombre! ¡Todavía aquí! MEFISTÓFELES ¡Y bien! ¡Amigo mío! ¡Henos aquí! ¡Ja,,ja!¡Verdaderamente! ¡Amigo! ¡Henos aquí! (Siebel retrocede ante Mefistófeles, el cual lo expulsa de la escena y se dirige hacia los bailarines. Margarita atraviesa la escena) FAUSTO (abordando a Margarita) ¿Me permitís, bella señorita, que os ofrezca el brazo para acompañaros? MARGARITA ¡No, señor! Ni soy señorita, ni bella, ¡y no necesito que me ofrezcan el brazo! (Margarita pasa ante Fausto y se aleja.) FAUSTO (contemplándola) ¡Cielos! ¡Qué gracia y qué modestia! ¡Oh, bella niña, te amo!.. SIEBEL (volviendo) ¡Se ha marchado! MEFISTÓFELES (a Fausto) ¿Y bien? FAUSTO ¡Y bien! ¡Me rechaza! MEFISTÓFELES (riéndose) ¡Vamos! ¡A tus amores, querido doctor, veo que hemos de prestar ayuda! (Mefistófeles se aleja con Fausto tras los pasos de Margarita.) MUCHACHAS ¿Qué ha sido eso? OTRAS MUCHACHAS ¡Margarita, que rechaza el brazo de este guapo caballero! ESTUDIANTES ¡Bailemos! ¡Bailemos! ¡Sigamos bailando! MUCHACHAS Y ESTUDIANTES ¡Bailemos! ¡Sigamos bailando! Al igual que la brisa ligera... levanta en espesos torbellinos el polvo de los surcos, ¡que el vals nos arrastre! ¡Haced retumbar la llanura con el estallido de vuestras canciones! Hasta perder el aliento, hasta morir, un dios les arrastra, ¡es el placer! ¡La Tierra gira, y se aleja de ellos! ¡Qué ruido, qué alegría en todos los ojos! Hasta perder el aliento. hasta morir, un dios les arrastra, ¡es el placer!... |
ACTE TROISIÈME (Le jardin de Marguerite. A l'arrière plan, un mur et une petite porte à gauche, une tonnelle, à droite une maison avec une fenêtre tout proche des auditeurs. Des arbres, des arbustes Siébel entre et s'arrête devant un parterre de roses et de lis.) SIÉBEL Faites-lui mes aveux, Portez mes voeux ! Fleurs écloses près d'elle, dites-lui qu'elle est belle, Que mon coeur nuit et jour Languit d'amour! Faites-lui les aveux, Portez mes voeux! Révélez à son âme Le secret de ma flamme, Qu'il s'exhale avec vous Parfums plus doux! (Il cueille une fleur) Fanée ! hélas ce sorcier, que Dieu damne, M'a porté malheur! (Il cueille une autre fleur) Je ne puis, sans qu'elle se fane Toucher une fleur! Si je trempais mes doigts dans l'eau bénite ( Il s'approche de la maison et Il tempe ses doigts dans un petit bénitier que se trouve sur le mur.) C'est là que chaque soir vient prier Marguerite! Voyons maintenant! voyons vite! (Cueillant une autre fleur.) Elles se fanent? Non! Satan je ris de toi! C'est en vous que j'ai foi; Parlez pour moi! Qu'elle puisse connaître L'émoi qu'elle a fait naître, Et dont mon coeur troublé N'a point parlé! C'est en vous que j'ai foi! Parlez pour moi! Si l'amour l'effarouche, Que la fleur sur sa bouche Sache au moins déposer Un doux baiser Un baiser, un doux baiser (Il cueille unes fleurs pour faire un bouquet et il s'éloigne par derrière le parterre du jardin) Scène et Récitatif (Méphistophélès et Faust entrent prudemment.) FAUST C'est ici! MÉPHISTOPHÉLÈS Suivez-moi? FAUST Que regardes-tu là? MÉPHISTOPHÉLÈS Siébel, votre rival! FAUST Siébel! MÉPHISTOPHÉLÈS Chut! Il vient-là! (Méphistophélès se cache avec Faust derrière des arbustes. Siébel retour avec un bouquet dans le main) SIÉBEL ( ignorant la présence de Faust et de Méphistophélès.) Mon bouquet n'est-il pas charmant ? MÉPHISTOPHÉLÈS (se moquant, à part) Charmant! SIÉBEL Victoire! Victoire Je lui raconterai demain toute l'historie et, si l'on veut savoir le secret de mon coeur, Un baiser lui dira le reste! (Siébel attache le bouquet à la porte et s'en va) MÉPHISTOPHÉLÈS (se moquant, à part) Séducteur! (à Faust) Attendez-moi là, cher docteur! Pour tenir compagnie aux fleurs de votre élève, Je vais vous chercher un trésor Plus merveilleux, plus riche encore Que tous ceux qu'elle voit en rêve! FAUST Laisse-moi! MÉPHISTOPHÉLÈS J'obéis! Daignez m'attendre ici. (Il s'en va.) Cavatine FAUST Quel trouble inconnu me pénètre? Je sens l'amour s'emparer de mon être! O Marguerite, à tes pieds me voici! Salut! demeure chaste et pure Où se devine la présence D'une âme innocente de divine Que de richesse en cette pauvreté! En ce réduit, que de félicité! O Nature, C'est là que tu la fis si belle! C'est là que cette enfant a dormi sous ton aile, A grandi sous tes yeux. Là que ton haleine Enveloppant son âme? Tu fis avec amour Epanouir la femme En cet ange des cieux! C'est là! Oui! C'est là! Salut ! demeure chaste et pure! Salut ! demeure chaste et pure, Où se devine la présence D'une âme innocente et divine! Scène MÉPHISTOPHÉLÈS (de retour, transportant un écrin à bijoux.) Alerte la voilà! Si le bouquet l'emporte Sur l'écrin, je consens à perdre mon pouvoir. FAUST Fuyons: je veux ne jamais la revoir. MÉPHISTOPHÉLÈS Quel scrupule vous prend? Sur le seuil de la porte, Voici l'écrin placé; venez, j'ai bon espoir. (Il met l'écrin près des fleurs. Méphistophélès et Faust se cachent dans le jardin.) Scène, Chanson et Air (Marguerite entre par la petite porte et vient en silence sur scène.) MARGUERITE Je voudrais bien savoir Quel était ce jeune homme, Si c'est un grand seigneur. Et comment il se nomme? (s'assied son rouet et tout en filant chante une veille ballade: chanson du Roi de Thulé.) Il était un Roi de Thulé, Qui, jusqu'à la tombe fidèle, Eut, en souvenir de sa belle, Une coupe en or ciselé. Il avait bonne grâce, à ce qu'il m'a semble. (Reprenant sa chanson.) Nul trésor n'avait tant de charmes, Dans les grands jours il s'en servait Et chaque fois qu'il y buvait Ses yeux se remplissaient de larmes! Quand il sentit venir la mort, Etendu sur sa froide couche Pour la porter jusqu'à sa bouche, Sa main fit un suprême effort: Je ne savais que dire, et j'ai rougi d'abord. (Résumant la chanson.) Et puis, en l'honneur de sa dame Il but une dernière fois. La coupe trembla dans ses doigts Et doucement il rendit l'âme! Les grands seigneurs ont seuls des airs si résolus, avec cette douceur! (Elle range le rouet et elle va à la maison.) Allons, n'y pensons plus! Cher Valentin! si Dieux m'écoute, Je te reverrai! Me voilà toute seule! (Aperçoit le bouquet à la porte.) Un bouquet C'est de Siébel, sans doute! Pauvre garçon! (Elle voit le coffret de bijoux.) Que vois-je là? D'où ce riche coffret peut-il venir? Je n'ose y toucher et pourtant Voici la clef je crois! Si je l'ouvrais! ma main tremble! Pourquoi? Je ne fais, en l'ouvrant, rien de mal, je suppose! (Elle ouvre le couvercle.) O Dieu! que de bijoux! Est-ce un rêve charmant qui m'éblouit, Ou si je veille? Mes yeux n'ont jamais vu De richesse pareille! (Elle pose l'écrin sur une chaise et s'agenouille pour regardes les bijoux. Elle prend les pendants d'oreilles.) Si j'osais seulement Me parer un moment De ces pendants d'oreilles! Ah ! Voici justement, Au fond de la cassette, Un miroir! Comment n'être pas coquette? (Elle met les pendants d'oreilles et se regarde dans le miroir.) Ah! je ris de me voir Si belle en ce miroir Est-ce toi, Marguerite, est-ce toi? Réponds-moi, réponds-moi vite! Non! non! ce n'est plus toi! non, non Ce n'est plus ton visage; C'est la fille d'un roi Ce n'est plus toi C'est la fille d'un roi Qu'on salue au passage! Ah! s'il était ici! S'il me voyait ainsi! Comme une demoiselle Il me trouverait belle Comme une demoiselle Il me trouverait belle (Elle retourne vers le coffret à bijoux.) Achevons la métamorphose. Il me tarde encore d'essayer Le bracelet et le collier! (Elle met le bracelet ainsi que le collier de perles.) Dieu! c'est comme une main, Qui sur mon bras se pose! Ah! je ris de me voir si belle en ce miroir! Est-ce toi, Marguerite, est-ce toi? Réponds-moi, réponds-moi, Réponds, réponds. Réponds vite! Ah! s'il était ici! S'il me voyait ainsi, Comme une demoiselle Il me trouverait belle Marguerite, ce n'est plus toi Ce n'est plus ton visage! Non! c'est la fille d'un roi Qu'on salue au passage. Scène et Quatuor MARTHE (entre) Seigneur Dieu, que vois-je! comme vous voilà belle, mon ange! D'où vous vient ce riches écrin? MARGUERITE Hélas! On l'aura par mégarde apporté! MARTHE Que non pas! Ces bijoux sont à vous, ma chère demoiselle. Oui, c'est là le cadeau d'un Seigneur amoureux! Mon cher époux jadis était moins généreux! (Entrent Méphistophélès et Faust) MÉPHISTOPHÉLÈS (saluant) Dame Marthe Schwertlein, si vous plaît? MARTHE Qui m'appelle? Marguerite s'enlève les bijoux et elle garde-les) MÉPHISTOPHÉLÈS (à Marguerite) Pardon d'oser ainsi nous présenter chez vous! (Bas à Faust) Vous voyez qu'elle a fait bon accueil aux bijoux! (A haute voix) Dame Marthe Schwertlein? MARTHE Me voici! MÉPHISTOPHÉLÈS La nouvelle que j'apporte N'est pas pour vous mettre en gaieté. Votre mari, madame, Est mort, et vous salue. MARTHE Ah! grand Dieu! (Elle s'évanouit.) MARGUERITE Qu'est-ce donc? MÉPHISTOPHÉLÈS (réanimant Marthe) Rien! MARTHE O calamité! O nouvelle imprévue! MARGUERITE (à part) Malgré moi Mon coeur tremble et tressaille à sa vue! FAUST (à part) La fièvre de mes sens se dissipe à sa vue! MÉPHISTOPHÉLÈS (à Marthe) Votre mari, Madame, est mort et vous salue! MARTHE (à Méphistophélès) Ne m'apportez-vous rien de lui ? MÉPHISTOPHÉLÈS Rien ! et pour le punir, il faut dès aujourd'hui Chercher quelqu'un qui le remplace! FAUST (à Marguerite) Pourquoi donc quitter ces bijoux ? MARGUERITE Ces bijoux ne sort pas à moi, Laissez, laissez de grâce MÉPHISTOPHÉLÈS (Affectant un certain empressement, vis-à-vis de Marthe.) Qui ne serait heureux d'échanger avec vous La bague d'hyménée! MARTHE (à part) Ah! ah! (à haute voix) Plaît-il? MÉPHISTOPHÉLÈS (à part) Hélas ! cruelle destinée! FAUST (à Marguerite) Prenez mon bras un moment! MARGUERITE Laissez, je vous en conjure! MÉPHISTOPHÉLÈS (offrant son bras à Marthe) Votre bras MARTHE (à part) Il est charmant! MÉPHISTOPHÉLÈS (à part) La voisine est un peu mûre (Marguerite prend le bras de Faust et ils se promènent dans le jardin.) MARTHE Quelle noble allure! FAUST Ame douce et pure! MARTHE Ainsi, vous voyagez toujours? MÉPHISTOPHÉLÈS Toujours! Dure nécessité, madame Dure nécessité Sans amis, sans parents, sans femme! Ah! MARTHE Cela sied encore aux beaux jours Mais plus tard, plus tard! combien il est triste De vieillir seul, en égoïste MÉPHISTOPHÉLÈS J'ai frémi souvent, j'en conviens Devant cette horrible pensée! MARTHE Avant que l'heure en soit passée, Digne seigneur, songez-y bien MÉPHISTOPHÉLÈS J'y songerai! (Ils marchent ensemble dans le jardin. Faust et Marguerite reviennent.) FAUST Eh quoi! toujours seule? MARGUERITE Mon frère est soldat, J'ai perdu ma mère, Puis ce fut un autre malheur, Je perdis ma petite sur! Pauvre ange! Elle n'était bien chère! C'était mon unique souci Que de soins, hélas! que de peines! C'est quand nos âmes en sont pleines Que la mort nous les prend ainsi Sitôt qu'elle s'éveillait Vite, il fallait que je fusse là! Elle n'aimait que Marguerite! Pour la voir, la pauvre petite, Je reprendrais bien tout cela! FAUST Si le ciel, avec un sourire, L'avait faite semblable à toi, C'était un ange, un ange! Oui je le crois! (Méphistophélès et Marthe reviennent) MARTHE (à Méphistophélès) Vous n'entendez pas MÉPHISTOPHÉLÈS (à Marthe) Ne m'accusez pas MARGUERITE (à Faust) Vous moquez-vous? FAUST Non, non, je t'admire. MARGUERITE Je ne vous crois pas! Je ne vous crois pas! Et de moi, tout bas, Vous riez, vous riez sans doute! J'ai tort de rester Pour vous écouter Et pourtant j'écoute Voici la nuit! Laissez-moi! FAUST Laisse-moi ton bras Dieu, ne m'a-t-il pas Conduit sur ta route? Pour redouter, Hélas ! redouter, D'écouter? Mon coeur parle Ecoute mon coeur parle (Marguerite s'écarte de lui et s'en va. Faust la suit.) Ah! méchante, on me fuit! Marguerite! MARTHE (à Méphistophélès) Vous n'entendez pas Ou de moi tout bas Vous riez sans doute! Avant d'écouter Pourquoi vous hâter De vous mettre en route MÉPHISTOPHÉLÈS (à Marthe) Ne m'accusez pas Si je dois me remettre en route Faut-il attester qu'on voudrait rester quand on vous écoute? MARGUERITE Retirez-vous! Voici la nuit! FAUST Chère âme! MARGUERITE Laissez-moi! FAUST Quoi! Méchante On me fuit! MÉPHISTOPHÉLÈS (À part) L'entretien devient trop tendre; L'entretien devient trop tendre; esquivons-nous! (Il se cache derrière un arbre.) MARTHE (à part) Comment m'y prendre? (à haute voix.) Eh bien! il est parti Seigneur! MÉPHISTOPHÉLÈS Oui cours après moi MARTHE Cher Seigneur! (Elle court après lui.) MÉPHISTOPHÉLÈS Ouf! cette vieille impitoyable, De force ou de gré, je crois, Allait épouser le diable! FAUST (dans la coulisse) Marguerite! MARTHE (dans la coulisse) Cher seigneur! MÉPHISTOPHÉLÈS Serviteur! Scène (Siébel ouvre avec précaution la porte du fond et entre en scène) SIÉBEL Du courage! Je veux tout lui dire! MARTHE (rentrant en scène) C'est lui! MÉPHISTOPHÉLÈS (à part) Non! MARTHE Seigneur! Cher seigneur! SIÉBEL Plaît-il? MARTHE C'est Siébel! MÉPHISTOPHÉLÈS (à part) Oui! MARTHE Dans le jardin de Marguerite que venez-vous chercher à pareille heure? Allons, bel amoureux, je vous invite à nous tourner promptement les talons. SIÉBEL Mais... MARTHE Que diraient les voisins? Allons vite! Allons, allons, allons, montrez-moi le chemin! (À part) Il sera parti. MÉPHISTOPHÉLÈS ( à part) Non SIÉBEL Je reviendrai demain. (Siébel et Marthe sortent) MÉPHISTOPHÉLÈS Bonsoir! Il était temps! Sous le feuillage sombre Voici nos amoureux qui reviennent! C'est bien! Gardons-nous de troubler un si doux entretien! Nuit, étends sur eux ton ombre! Amour, ferme leur âme aux remords importuns! Et vous, fleurs aux subtils parfums, Epanouissez-vous Sous cette main maudite! Achevez de troubler le coeur de Marguerite! (Il disparaît dans l'ombre.) Duo (Marguerite revient avec Faust) MARGUERITE Il se fait tard, adieu! FAUST Quoi! je t'implore en vain! Attends! Laisse ta main s'oublier dans la mienne, (S'agenouille) Laisse-moi, contempler ton visage Sous la pâle clarté Dont l'astre de la nuit, comme dans un nuage, Caresse, ta beauté. MARGUERITE O silence ô bonheur! Ineffable mystère! Enivrante langueur! J'écoute et je comprends cette voix solitaire Qui chante, dans mon coeur! Laissez un peu, de grâce (Cueille une marguerite) FAUST Qu'est-ce donc? MARGUERITE Un simple jeu! Laissez, laissez un peu! (effeuillant les pétales d'une fleur) FAUST Que dit ta bouche à voix basse? MARGUERITE Il m'aime... il ne m'aime pas Il m'aime... pas... il ne m'aime pas Il m'aime! FAUST Oui, crois en cette fleur éclose sous tes pas Qu'elle soit pour ton coeur L'oracle du ciel même! Il t'aime! comprends-tu ce mot sublime et doux? Aimer! Porter en nous une ardeur toujours nouvelle! Nous enivrer sans fin d'une joie éternelle! MARGUERITE ET FAUST Eternelle! FAUST O nuit d'amour! ciel radieux! O douces flammes! Le bonheur silencieux Verse les cieux, les cieux Dans nos deux âmes! MARGUERITE Je veux t'aimer et te chérir! Parle encore! Je t'appartiens! Je t'adore! Pour toi je veux mourir! Parle, parle encore! Ah ! je t'adore! Pour toi je veux mourir (Elle s'arrache à son étreinte.) FAUST Marguerite MARGUERITE Ah partez! FAUST Marguerite! cruelle MARGUERITE Ah partez! Je chancelle! FAUST Me séparer de toi! cruelle MARGUERITE Laissez-moi! Ah! partez, partez, oui partez vite Partez, je tremble, hélas! j'ai peur! Ne brisez pas le coeur de Marguerite! FAUST Tu veux, tu veux que je te quitte! Vois ma douleur, hélas! vois ma douleur! Marguerite! tu me brises le coeur! Par pitié! MARGUERITE Si je vous suis chère... FAUST Marguerite MARGUERITE Par votre amour, par ces aveux Que je devais taire, Cédez à ma prière, cédez à mes voeux! Partez, partez, oui, partez vite! Partez, je tremble hélas! j'ai peur! Ne brisez pas le coeur de Marguerite FAUST (maîtrisant son émotion) Divine pureté! Chaste innocence, Dont la puissance Triomphe de ma volonté! J'obéis! mais demain MARGUERITE Oui, demain, dès l'aurore, demain, toujours! FAUST Un mot encore! Répète-moi ce doux aveu! Tu m'aimes? MARGUERITE Adieu! (Marguerite va vers la maison en toute hâte, elle s'arrête un instant sur le seuil de la porte et envoie un baiser à Faust.) FAUST Félicité du ciel! Ah ! fuyons! (Il se dirige vers la porte du jardin. Méphistophélès lui barre le chemin.) MÉPHISTOPHÉLÈS Tête folle! FAUST Tu nous écoutais? MÉPHISTOPHÉLÈS Par bonheur! Vous auriez grand besoin, docteur, Qu'on vous renvoyât à l'école! FAUST Laisse-moi! MÉPHISTOPHÉLÈS Daignez seulement écouter un moment, Ce qu'elle va conter aux étoiles, Cher maître! (Marguerite ouvre sa fenêtre.) Tenez! Elle ouvre sa fenêtre. MARGUERITE Il m'aime! il m'aime! Quel trouble en mon coeur! L'oiseau chante, Le vent murmure! Toutes les voix de nature Me redisent en choeur "Il t'aime!" Ah! qu'il est doux de vivre! Le ciel me sourit; L'air m'enivre Est-ce de plaisir et d'amour Que la feuille tremble et palpite? Demain! ah! presse ton retour, cher bien-aimé! Viens! FAUST (se précipitant à la fenêtre) Marguerite! (Elle se donne à l'étreinte de Faust) MARGUERITE Ah! (Méphistophélès sarcastique rit bruyamment tout en quittant le jardin.) MÉPHISTOPHÉLÈS Hein! Hein! Hein! Hein! Hein! |
ACTO TERCERO (El jardín de margarita. Al fondo, un muro con una pequeña puerta. A la izquierda, unos arbustos. A la derecha, un pabellón cuya ventana se halla de cara al público. Árboles y macizos... Siebel solo, está junto a un macizo de rosas y lilas) SIEBEL Confesaos por mí, transmitidle mis ruegos, flores abiertas junto a ella, decidle que es hermosa. ¡Que mi corazón noche y día languidece de amor! Confesaos por mí, transmitidle mis ruegos. ¡Revelad a su alma el secreto de mi ardor! ¡Qué exhale con vosotras los más dulces perfumes! (coge una flor) ¡Marchita! ¡Ay! ¡Ese mago, que Dios maldiga, me ha traído mala suerte! (coge otra flor) ¡No puedo tocar una flor sin que se marchite! Si mojase mis dedos en agua bendita (Se acerca al pabellón y humedece sus dedos en una pila de agua bendita adosada al muro) ¡Aquí es donde Margarita viene cada tarde a rezar! ¡Veamos ahora! ¡Rápido, veamos! (coge dos o tres flores) ¿Se marchitan?... ¡No! ¡Satanás, me río de ti! Tengo fe en vosotras; ¡hablad por mí! ¡Que ella pueda conocer el ardor que ha hecho nacer, y del que mi turbado corazón no ha osado hablar! Tengo fe en vosotras; ¡hablad por mí! ¡Si el amor le asusta, que la flor sobre su boca sepa al menos depositar un dulce beso! Un beso, un dulce beso... (Coge unas flores para formar un ramillete y desaparece tras los macizos del jardín) Escena y Recitativo (Fausto y Mefistófeles entran lentamente en escena.) FAUSTO ¿Es aquí? MEFISTÓFELES ¡Sígueme! FAUSTO ¿Qué estás mirando? MEFISTÓFELES A Siebel, tu rival. FAUSTO ¡Siebel! MEFISTÓFELES ¡Chitón! ¡Ahí viene! (Mefistófeles se oculta con Fausto detrás de unos arbustos. Siebel vuelve a escena con un ramillete en la mano) SIEBEL (ignorando la presencia de Fausto y Mefistófeles) ¿No es encantador mi ramillete? MEFISTÓFELES (burlándose, para sí) ¡Encantador! SIEBEL ¡Victoria! Victoria... Mañana le contaré toda la historia; y si quiere conocer el secreto de mi corazón, ¡un beso le dirá el resto! (Siebel coloca el ramillete en la puerta del pabellón y sale.) MEFISTÓFELES (burlándose, para sí) ¡Seductor! (A Fausto) ¡Espérame aquí, querido doctor! ¡Para acompañar a las flores de vuestro alumno, voy a buscaros un tesoro más maravilloso, más rico todavía que todos los que ella ve en sueños! FAUSTO ¡Déjame! MEFISTÓFELES ¡Obedezco! Dígnate esperarme aquí. (Sale) Cavatina FAUSTO ¡Qué desconocida turbación me invade! Siento que el amor se apodera de mí. ¡Oh, Margarita! ¡Heme aquí a tus pies! ¡Salud! ¡Morada casta y pura... donde se adivina la presencia de un alma inocente y divina! ¡Cuánta riqueza en esta pobreza! ¡Cuánta felicidad en esta fortaleza! ¡Oh, naturaleza, aquí la hiciste tan hermosa! ¡Aquí esta niña ha dormido bajo tus alas, ha crecido bajo tus ojos! ¡Aquí donde, envolviendo con tu aliento su alma, has convertido con tu amor a la mujer en este ángel del cielo! ¡Es aquí! ¡Sí! ¡Es aquí! ¡Salud! ¡Morada casta y pura, ¡Salud! ¡Morada casta y pura, donde se adivina la presencia de un alma inocente y divina!... Escena MEFISTÓFELES (Regresa con un joyero bajo el brazo.) ¡Alerta! ¡Hela aquí! Si prefiere el ramillete al joyero, consideraré que estoy perdiendo poder. FAUSTO ¡Huyamos! ¡No quiero volver a verla! MEFISTÓFELES ¿Qué escrúpulos te asaltan? En el umbral de la puerta, ¡he aquí el joyero! ¡Venid! ¡Tengo grandes esperanzas! (Coloca el joyero cerca de las flores. Arrastra a Fausto y desaparece con él en el jardín.) Escena, Canción y Aria. (Margarita entra por la puerta pequeña y permanece en silencio sobre la escena) MARGARITA Me gustaría saber quién era aquel joven, si es un gran señor, y cómo se llama. (se sienta ante su rueca, y mientras hila canta una vieja balada: la canción del rey de Thule) "Érase una vez un rey de Thule que, fiel hasta la tumba, conservó, en recuerdo de su amada, una copa de oro cincelada .." Tenía buenos modales, al parecer. (Continuando con la canción) "¡Ningún tesoro poseía ya encanto! ¡La utilizaba en los días importantes, y cada vez que de ella bebía, sus ojos se llenaban de lágrimas. Cuando sintió llegar la muerte, tendido sobre su frío lecho, para llevársela a la boca hizo su mano un supremo esfuerzo..." Yo no he sabido qué decir, y desde luego me he sonrojado. (Resumiendo la canción) "Y luego, en honor de su dama, bebió por última vez; ¡la copa tembló entre sus dedos, y dulcemente entregó su alma!" ¡Sólo los grandes señores actúan de forma tan resuelta, con tanta dulzura! (Aparta la rueca y se dirige al pabellón) ¡Venga! ¡No pensemos más en ello! ¡Querido Valentín, si Dios me escucha, volveré a verte! ¡Aquí estoy completamente sola! (ve el ramillete colgado de la puerta.) ¡Un ramo! ¡Es de Siebel, sin duda! ¡Pobre muchacho! (ve el joyero) ¿Qué veo? ¿De dónde sale ese rico cofrecillo? No me atrevo a tocarlo, y sin embargo... ¡Creo que ésta es la llave! ¿Y si lo abriera? ¡Mi mano tiembla! ¿Por qué? ¡Abriéndolo, no hago nada malo!... Supongo (abre el joyero) ¡Dios mío! ¡Cuántas joyas! ¿Se trata de un sueño lo que me deslumbra, o estoy despierta? ¡Mi ojos no han visto jamás riquezas semejantes! (Dja el joyero sobre una silla y se arrodilla para mirar las joyas. Coge unos pendientes) ¡Si tan sólo me atreviera a probarme un instante estos pendientes! ¡Ah! ¡Precisamente aquí hay, en el fondo del cofre, un espejo! ¿Cómo no ser coqueta? (Margarita se prueba los pendientes y se mira en el espejo.) ¡Ah, me río al verme tan hermosa en este espejo! ¿Eres tú, Margarita, eres tú? ¡Respóndeme, responde rápido! ¡No! ¡No! ¡No eres tú!... no... no ¡No es ése tu rostro! Es la hija de un rey... No eres tú.. ¡Es la hija de un rey, a la que se saluda al pasar! ¡Ah! ¡Si él estuviera aquí! ¡Si me viera así! ¡Me encontraría bella como a una damisela! Como una damisela me encontraría bella... (Se vuelve hacia el joyero) ¡Terminemos la metamorfosis! Me falta todavía probarme la pulsera y el collar. (se prueba el collar de perlas y la pulsera) ¡Dios mío! ¡Es como si una mano se posara sobre mí! ¡Me río al verme tan hermosa en este espejo! ¿Eres tú, Margarita, eres tú? ¡Respóndeme, responde rápido! Responde, responde. ¡Responde rápido! ¡Ah! ¡Si él estuviera aquí! ¡Si me viera así! ¡Me encontraría bella como a una damisela! Margarita, no eres tú ¡ese no es tu rostro! ¡No! ¡Es la hija de un rey, a la que se saluda al pasar! Escena y Cuarteto MARTA (entrando) Dios mío, ¿qué veo? ¡Qué bella estás, ángel mío! ¿De dónde has sacado ese rico joyero? MARGARITA ¡Ay! ¡Lo han debido de dejar aquí por error! MARTA ¡Qué va! ¡Estas joyas son para ti, mi querida damisela! ¡Sí! ¡Se trata de un regalo de un hombre enamorado! ¡Mi querido esposo fue otrora menos generoso! (Entran en escena Mefistófeles y Fausto.) MEFISTÓFELES (saludando) ¿La Señora Marta Schwerdtlein, por favor? MARTA ¿Quién me llama? (Margarita se quita las joyas y vuelve a guardarlas.) MEFISTÓFELES (A Margarita) ¡Perdonad por atrevemos a presentamos así! (en voz baja a Fausto) ¿Ves que buena acogida ha dispensado a las joyas? (en voz alta) ¿La señora Marta Schwerdtlein? MARTA ¡Soy yo! MEFISTÓFELES La noticia que os traigo no es para alegraros. ¡Vuestro marido, señora, ha muerto y os manda saludos! MARTA ¡Ah! ¡Dios mío! (Ella se desvanece) MARGARITA ¿Qué ha ocurrido? MEFISTÓFELES (reanimando a Marta) ¡Nada! MARTA ¡Ay, qué calamidad! ¡Ay, qué noticia tan inesperada! MARGARITA (para sí) A pesar mío, mi corazón tiembla y tiembla ante su mirada. FAUSTO (para sí) ¡Mis sentidos se desvanecen ante su vista! MEFISTÓFELES (A Marta) ¡Vuestro marido, señora, ha muerto y os manda saludos! MARTA (a Mefistófeles) ¿No me traéis nada suyo? MEFISTÓFELES ¡Nada! ¡Y, para castigarle, es necesario que a partir de hoy busquéis a alguien que le reemplace! FAUSTO (a Margarita) ¿Por qué os quitáis estas joyas? MARGARITA ¡Estas joyas no son mías! Dejadme, dejadme por favor... MEFISTÓFELES (Con una cierta diligencia frente a Marta) ¿Quién no se sentiría feliz de intercambiar con vos la sortija del himeneo? MARTA (para sí) ¡Ah, bah! (En voz alta) ¿Decíais? MEFISTÓFELES (para sí) ¡Ay! ¡Destino cruel! FAUSTO (A Margarita) ¡Apoyaos un instante en mi brazo! MARGARITA ¡Dejadme! ¡Os lo suplico! MEFISTÓFELES (ofreciendo su brazo a Marta) ¡Vuestro brazo! MARTA (para sí) ¡Es encantador! MEFISTÓFELES (para sí) ¡La vecina está algo madura! (Margarita acepta el brazo de Fausto y se aleja con él por el jardín.) MARTA ¡Qué noble porte! FAUSTO ¡Alma dulce y pura! MARTA ¿Así que siempre estáis de viaje? MEFISTÓFELES ¡Siempre! ¡Dura necesidad, señora!.. Dura necesidad... ¡Sin amigos, sin familia, sin esposa! ¡Ah! MARTA ¡Eso va bien en los años mozos! Pero más tarde, ¡qué triste es envejecer solo, y egoísta! MEFISTOFELES ¡Tiemblo a menudo, lo confieso, ante tan horrible pensamiento! MARTA Antes de que se os pase el momento, digno señor, pensadlo bien. MEFISTÓFELES ¡Lo pensaré!... (Ellos salen juntos. Entran Fausto y Margarita.) FAUSTO ¡Y bien! ¿Siempre sola? MARGARITA Mi hermano es soldado; perdí a mi madre; después vino otra desgracia, ¡perdí a mi hermana pequeña! ¡Pobre ángel! ¡La quería tanto! Era mi única preocupación. ¡Cuántos cuidados, ay! ¡Cuántas penas! ¡Cuando nuestras almas están en su plenitud se las lleva la muerte! ¡En cuanto se despertaba, yo tenía que estar a su lado! ¡Ella sólo quería a Margarita! ¡Por ver a la pobre pequeña, lo aceptaría todo de nuevo! FAUSTO Si el cielo, con una sonrisa, la hizo semejante a ti, ¡era un ángel! ¡Sí, lo creo! (Vuelve Mefistófeles y Marta) MARTA (a Mefistófeles) Vos no me comprendéis, MEFISTÓFELES (a Marta) No me acuséis, MARGARITA (a Fausto) ¿Os burláis de mí? FAUSTO No, ¡te admiro! MARGARITA ¡No os creo,! ¡No os creo! ¡y de mí, en voz baja, os reís, os reís sin duda! ¡Hago mal en quedarme a escucharos! ¡Y, sin embargo, os escucho! ¡Llega la noche! ¡Dejadme! FAUSTO ¡Dame tu brazo! ¿No me ha puesto Dios en tu camino?... ¿Por qué tienes miedo, ay, de escuchar? escuchar? Mi corazón habla; escúchalo... mi corazón habla... (Margarita se aleja de él y se va. Fausto la sigue) ¡Ah! Malvada, me huyes! ¡Margarita! MARTA (a Mefistófeles) Vos no me comprendéis, ¡o de mí, en voz baja, os reís sin duda! Antes de escuchar, ¿por qué tenéis prisa por poneros en camino? MEFISTÓFELES (a Marta) No me acuséis, de que deba, ay, ponerme en camino. ¿Debo demostrar que preferiría quedarme cuando os escucho? MARGARITA ¡Marchaos! Llega la noche. FAUSTO ¡Alma querida! MARGARITA ¡Dejadme! FAUSTO ¡Ah! ¡Cruel! ¡Huyes! MEFISTÓFELES (para sí) ¡La conversación se pone demasiado tierna! La conversación se pone demasiado tierna; ¡Esquivémosla! (Mefistófeles se esconde detrás de un árbol.) MARTA (para sí) ¿Qué debo hacer? (En voz alta) ¡Y bien! ¡Se ha marchado! ¡Señor! MEFISTÓFELES ¡Sí!... ¡Corre tras de mí! MARTA ¡Querido señor! (Ella corre tras él) MEFISTÓFELES ¡Uf! ¡Esta vieja despiadada, por las buenas o por las malas, creo que se iba a casar con el diablo! FAUSTO (entre bastidores) ¡Margarita! MARTA (entre bastidores) ¡Querido señor! MEFISTÓFELES ¡Servidor! Escena (Siebel abre con precaución la puerta del fondo y entra en escena) SIEBEL ¡Coraje! ¡Quiero decírselo todo! MARTA (entrando en escena) ¡Es él! MEFISTÓFELES (para sí) ¡No! MARTA ¡Señor! ¡Querido señor! SIEBEL ¿Cómo? MARTA ¡Es Siebel! MEFISTÓFELES (para sí) ¡Sí! MARTA En el jardín de Margarita, ¿qué venís a buscar a estas horas? Vamos, guapo enamorado, os invito a girar sobre vuestros talones. SIEBEL Pero... MARTA ¿Qué dirían los vecinos? ¡Vamos rápido! ¡Vamos, vamos, vamos, mostradme el camino! (Para sí) Se habrá marchado. MEFISTÓFELES (para sí) No. SIEBEL Volveré mañana. (Siebel y Marta salen) MEFISTÓFELES ¡Buenas noches! ¡Ya era hora! ¡Bajo el oscuro follaje vuelven ya nuestros amantes! ¡Muy bien! ¡Guardémonos de turbar tan dulce entrevista! ¡Oh noche, extiende sobre ellos tu sombra! ¡Amor, cierra su alma a remordimientos inoportunos! ¡Y vosotras, flores de sutiles perfumes, abriros bajo esta mano maldita! ¡Acabad de turbar el corazón de Margarita! (Se aleja y desaparece en la oscuridad) Dúo (Entran Fausto y Margarita.) MARGARITA ¡Se hace tarde! ¡Adiós! FAUSTO ¡Qué! ¡Te imploro en vano! ¡Espera! ¡Deja tu mano olvidada en la mía! (se arrodilla) ¡Déjame, déjame contemplar tu rostro a la pálida luz con la que el astro de la noche, como si fuera una nube, acaricia tu belleza! MARGARITA ¡Oh, silencio! ¡Oh, dicha! ¡Misterio inefable! ¡Embriagadora languidez! ¡Escucho y comprendo esa voz solitaria que canta en mi corazón! ¡Dejadme un poco, os lo ruego! (Se inclina y coge una margarita.) FAUSTO ¿Qué haces? MARGARITA ¡Un simple juego! ¡Dejadme hacer! (Deshoja la margarita.) FAUSTO ¿Qué murmura tu boca en voz baja? MARGARITA Me ama... No me ama Me ama... no... ¡No me ama! ¡Me ama! FAUSTO ¡Sí! ¡Cree en esta flor que se ha abierto a tus pies! ¡Que sea para tu corazón el oráculo del mismo cielo! ¡Él te ama! ¿Comprendes esta palabra sublime y dulce? ¡Amar! ¡Llevar en nosotros un ardor siempre nuevo! ¡Embriagarnos sin fin en una alegría eterna! FAUSTO Y MARGARITA ¡Eterna! FAUSTO ¡Oh, noche de amor! ¡Cielo radiante! ¡Oh, dulces llamaradas! ¡La dicha silenciosa vierte el cielo, el cielo en nuestras dos almas! MARGARITA ¡Quiero amarte y quererte! ¡Sigue hablando! ¡Te pertenezco! ¡Te adoro! ¡Quiero morir por ti! ¡Habla... sigue hablando!... ¡Ah! ¡Te adoro! ¡Quiero morir por ti! (Ella se suelta de su abrazo) FAUSTO ¡Margarita! MARGARITA ¡Ah! ¡Marchaos! FAUSTO ¡Margarita! ¡Cruel! MARGARITA ¡Ah! ¡Marchaos! ¡Vacilo! FAUSTO ¡Separarme de ti! ¡Cruel! MARGARITA ¡Dejadme! ¡Ah! Marchaos, marchaos, ¡Sí, marchaos deprisa!... Marchaos, ¡Tiemblo! ¡Ay! ¡Tengo miedo! ¡No rompáis el corazón de Margarita! FAUSTO ¡Quieres que me marche! ¡Contempla mi dolor! ¡Margarita! ¡Me partes el corazón! ¡Por piedad! MARGARITA Si en verdad me queréis... FAUSTO ¡Margarita! MARGARITA Por vuestro amor, por estas confesiones, que debiera callarme, ¡ceded a mis súplicas! ¡Ceded a mis ruegos! Marchaos, marchaos, ¡Sí, marchaos deprisa!... Marchaos, ¡Tiemblo! ¡Ay! ¡Tengo miedo! ¡No rompáis el corazón de Margarita!... FAUSTO (dominando su emoción) ¡Divina pureza! ¡Casta inocencia, cuyo poder triunfa sobre mi voluntad! ¡Yo obedezco!... ¡Pero mañana!... MARGARITA ¡Sí, mañana! ¡Desde la aurora! ¡Mañana!... ¡Siempre! FAUSTO ¡Una palabra aún! ¡Repíteme esa dulce confesión! ¿Me amas? MARGARITA ¡Adiós! (Corre hacia el pabellón se detiene un instante en el umbral y envía un beso a Fausto. Entra en el pabellón.) FAUSTO ¡Felicidad celestial! ¡Ah! ¡Huyamos! (Se lanza hacia la puerta del jardín. Mefistófeles le cierra el paso.) MEFISTÓFELES ¡Cabeza loca! FAUSTO Estabas escuchando. MEFISTÓFELES ¡Por suerte! ¡Tendríais gran necesidad, doctor, de volver a la escuela! FAUSTO ¡Dejadme! MEFISTÓFELES Dignaos solamente escuchar un momento lo que ella va a contarle a las estrellas, querido maestro. (Margarita abre la ventana del pabellón) ¡Mirad! ¡Abre la ventanal MARGARITA ¡Me ama! ¡Me ama! ¡Qué turbación en mi corazón! ¡El pájaro canta! ¡El viento murmura! Todas las voces de la naturaleza me repiten a coro: "¡Él te ama!" ¡Ah! ¡Qué dulce es la vida! ¡El cielo me sonríe, el aire me embriaga! ¿Tiembla y palpita la hoja de placer y de amor? ¿Mañana? ¡Ah! ¡Apresúrate a regresar, querido amor! ¡Ven! FAUSTO (Se lanza hacia la ventana) ¡Margarita! (Ella se abraza a Fausto.) MARGARITA ¡Ah! (Mefistófeles sarcástico ríe ruidosamente dejando el jardín) MEFISTÓFELES ¡Ja! ¡Ja! ¡Ja! ¡Ja! ¡Ja! |
ACTE QUATRIÈME Entracte et Air (La chambre de Marguerite. Elle travaille avec la quenouille. S'approche de la fenêtre et elle écoute) MARGUERITE Elles ne sont plus là Je riais avec elles Autrefois maintenant.. LES JEUNES FILLES (dans la rue) La galant étranger s'enfuit et court encore! Ah! Ah! Ah! Ah! Ah! Ah! (S'éloignent riant) MARGUERITE Elles se cachaient! ah! cruelles! Je ne trouvais pas d'outrage assez fort! Jadis, pour les péchés des autres! Un jour vient où l'on est sans pitié pour les nôtres! Je ne suis que honte à mon tour! Et pourtant Dieu le sait, Je n'étais pas infâme; Tout ce qui t'entraîna, mon âme, N'était que tendresse et qu'amour! (Elle s'assied avant la quenouille et fil) Il ne revient pas J'ai peur, je frissonne Je languis, hélas! En vain l'heure sonne; Il ne revient pas! Où donc peut-il être? Seule à ma fenêtre, Je plonge là-bas, mon regard, hélas! hélas! Où donc peut-il être? Il ne revient pas! Je n'ose me plaindre Il faut me contraindre! Je pleure tout bas S'il pouvait connaître Ma douleur! hélas! Où donc peut-il être? Il ne revient pas! Oh! le voir, entendre le bruit de ses pas, Mon coeur est si las, Si las de l'attendre! Il ne revient pas Mon seigneur, mon maître! S'il allait paraître Quelle joie! Hélas! hélas! Où donc peut-il être? Il ne revient pas! Scène, Romance et Récitatif (Siébel entre précipitamment.) SIÉBEL Marguerite! MARGUERITE Siébel SIÉBEL Encore des pleurs! MARGUERITE Hélas! vous seul ne me maudissez pas SIÉBEL Je ne suis qu'un enfant, Mais j'ai le coeur d'un homme Et je vous vengerai de son lâche abandon, Je le tuerai! MARGUERITE Qui donc? SIÉBEL Faut-il que je le nomme? L'ingrat qui vous trahit! MARGUERITE Non, taisez-vous! SIÉBEL Pardon! vous l'aimer encore? MARGUERITE Oui! toujours, toujours Mais ce n'est pas à vous de plaindre mon ennui, J'ai tort, Siébel, de vous parler de lui, SIÉBEL Si la bonheur à sourire t'invite, joyeux alors je sens un doux émoi; si la douleur t'accable, Marguerite, ô Marguerite, ô Marguerite, je pleure alors, je pleure avec toi. Comme deux fleurs sur une même tige notre destin suivait le même cours. De tes chagrins en frère je m'afflige, ô Marguerite, ô Marguerite, comme une soeur je t'aimerai toujours. MARGUERITE Soyez béni, Siébel, votre amitié m'est douce! Ceux dont la main cruelle me repousse N'ont pas fermé pour moi les portes du Saint-Lieu! J'y vais, pour mon enfant et pour lui, prier Dieu! (Sort. Marthe entrant précipitamment en scène) SIÉBEL Marthe! MARTHE Dieu soit loué! C'est vous! Et Marguerite? Pauvre fille! Son frère est de retour. SIÉBEL Ô Ciel! Valentin! Le Choeur des Soldats (A gauche, la maison de Marguerite.) MARTHE Écoutez! Les voici! Venez vite! Sauvez-la, Siébel! J'espère en vous! (Sort. Entrée des soldats et de Valentin) SOLDATS Déposons les armes Dans nos foyers Enfin nous voici revenus, Nos mères en larmes, Nos mères et nos surs Ne nous attendront plus VALENTIN (remarquant Siébel) Eh! parbleu! c'est Siébel! SIÉBEL (embarrassé) En effet, je VALENTIN (l'embrasse) Viens vite, viens dans mes bras! Et Marguerite? SIÉBEL Elle est à l'église, je crois VALENTIN Oui, priant Dieu pour moi Chère sur! Comme elle va prêter une oreille attentive Au récit de nos combats! SOLDATS Oui, c'est plaisir dans les familles De conter aux enfants qui frémissent tout bas, Aux vieillards, aux jeunes filles, La guerre et ses combats Gloire immortelle de nos aïeux, Sois nous fidèle, mourons comme eux! Et sous ton aile, soldats vainqueurs, Dirige nos pas enflamme nos coeurs! Pour toi, mère partie, Affrontant le sort, Tes fils, l'âme aguerrie, Ont bravé la mort. Ta voix sainte nous crie: En avant, soldats! Le fer à la main le fer à la main Courez aux combats! Gloire aux combats! Gloire, etc. Vers nos foyers, hâtons le pas, On nous attend, la paix est faite, Plus de soupirs! ne tardons pas, Vers nos foyers, hâtons le pas Notre pays nous tend les bras L'amour nous rit, l'amour nous fête. Et plus d'un coeur frémit tout bas Au souvenir de nos combats Hâtons le pas, ne tardons pas Gloire, etc. (Le soldats s'en vont. Seuls restent Valentin et Siébel.) Récitatif VALENTIN Allons, Siébel, entrons dans la maison! Le verre en main, tu me feras raison! SIÉBEL Non n'entre pas! VALENTIN Pourquoi? tu détournes la tête Ton regard fuit le mien Siébel, explique-toi? SIÉBEL (avec un certain effort) Eh bien! non, je ne puis! (Siébel se tient devant la maison.) VALENTIN Que veux-tu dire? (S'adresse vers la maison) SIÉBEL Arrête! sois clément, Valentin! (Il essaie de retenir Valentin.) VALENTIN Laisse-moi, laisse moi! (Il se précipite dans la maison.) SIÉBEL Pardonne-lui! Mon Dieu! je vous implore! Mon Dieu, protégez-la! Scène de L'Église (Quelques femmes entrent dans l'église. Marguerite entre à son tour et se met à genoux.) MARGUERITE Seigneur, daignez permettre à votre humble servante De s'agenouiller devant vous. MÉPHISTOPHÉLÈS (apparaît derrière un pilier) Non ! tu ne prieras pas! Frappez-la d'épouvante! Esprits du mal, accourez tous! CHOEUR DES DÉMONS INVISIBLES Marguerite! MARGUERITE Qui m'appelle? Je chancelle! je meurs! Dieu bon! Dieu clément! Est-ce déjà l'heure du châtiment? MÉPHISTOPHÉLÈS Souviens-toi du passé, quand sous l'aile des anges Abritant ton bonheur, Tu venais dans son temple, En chantant ses louanges, Adorer le Seigneur, Lorsque tu bégayais une chaste prière D'une timide voix, Et portais dans ton coeur les baisers de ta mère, Et Dieu tout à la fois! Ecoute ces clameurs, c'est l'enfer qui t'appelle, C'est l'enfer qui te suit! C'est l'éternel remords, c'est l'angoisse éternelle Dans l'éternelle nuit! MARGUERITE Dieu! quelle est cette voix qui me parle dans l'ombre? Dieu tout puissant! Quel voile sombre sur moi descend? CHOEUR RELIGIEUX Quand du Seigneur le jour luira Sa croix au ciel resplendira Et l'univers s'écroulera! MARGUERITE Hélas! hélas! Ce chant pieux est plus terrible encore! MÉPHISTOPHÉLÈS Non! pour toi Dieu n'a plus de pardon! Pour toi le ciel n'a plus d'aurore! non! non! CHOEUR RELIGIEUX Que dirai-je alors au Seigneur, Où trouverai-je un protecteur, Quand l'innocent n'est pas sans peur! MARGUERITE Ah ! ce chant m'étouffe et m'oppresse, Je suis dans un cercle de fer! MÉPHISTOPHÉLÈS Adieu les nuits d'amour, Et les jours pleins d'ivresse! A toi malheur! à toi l'enfer! MARGUERITE Seigneur, Seigneur, accueillez la prière Des coeurs malheureux! Qu'un rayon de votre lumière Descende sur eux! Seigneur, accueillez la prière La prière des coeurs malheureux! Qu'un rayon de votre lumière Descende sur eux! CHOEUR RELIGIEUX Seigneur, Seigneur! accueillez la prière Des coeurs malheureux! Qu'un rayon de votre lumière Descende sur eux! MÉPHISTOPHÉLÈS Marguerite, sois maudite! à toi l'enfer! MARGUERITE Ah! Scène et Sérénade (Entrent Faust et Méphistophélès, ce dernier transporte une guitare. Faust se dirige vers la maison de Marguerite, puis s'arrête.) MÉPHISTOPHÉLÈS Qu'attendez-vous encore? entrons dans la maison! FAUST Tais-toi, maudit! J'ai peur de rapporter ici La honte et le malheur. MÉPHISTOPHÉLÈS A quoi bon la revoir, après l'avoir quittée, Notre présence ailleurs serait bien mieux fêtée! Le sabbat nous attend! FAUST Marguerite! MÉPHISTOPHÉLÈS Je vois que mes avis sont vains Et que l'amour l'emporte! Mais, pour vous faire ouvrir la porte, Vous avez grand besoin du secours de ma voix. (Faust plongé dans ses pensés, s'en va. Méphistophélès s'accompagnant à la guitare) Vous qui faites l'endormie, N'entendez-vous pas O Catherine, ma mie, N'entendez-vous pas Ma voix et mes pas? Ainsi ton galant t'appelle Et ton coeur l'en croit. Ah! Ah! Ah! N'ouvre ta porte, ma belle, Que la bague au doigt Catherine que j'adore, Pourquoi refusez A l'amant qui vous implore, Pourquoi refusez un si doux baiser? Ainsi ton galant supplie Et ton coeur l'en croit. Ah! Ah! Ah! Ne donne un baiser , ma mie Que la bague au doigt Ah! Ah! Ah! Trio du Duel VALENTIN (se précipite hors de la maison) Que voulez-vous, messieurs? MÉPHISTOPHÉLÈS Pardon ! mon camarade, pardon! Mais ce n'est pas pour vous qu'était la sérénade! VALENTIN Ma sur l'écouterait mieux que moi, Je le sais!! (Valentin dégaine l'épée et brise la guitare de Méphistophélès.) FAUST (à part) Sa sur! MÉPHISTOPHÉLÈS (À Valentin) Quelle mouche vous pique? Vous n'aimez donc pas la musique? VALENTIN Assez d'outrage! assez! A qui de vous dois-je demander compte De mon malheur, et de ma honte? Qui de vous deux doit tomber sous mes coups? (Faust dégaine l'épée) MÉPHISTOPHÉLÈS Vous le voulez? Allons, docteur, allons, à vous! FAUST ¡Non! MÉPHISTOPHÉLÈS Allons, à vous! De sont air menaçant, De son aveugler âge Moi, je ris! Mon bras puissant Va détourner l'orage VALENTIN Redouble, ô Dieu puissant! Ma force et mon courage! Redouble, redouble, ma force et mon courage! Permets que dans son sang je lave mon outrage, Dieu puissant! redouble mon courage! FAUST (à part) Terrible et frémissant, Il glace mon courage! Terrible et frémissant, Il glace mon courage! Dois-je verser le sang Du frère que l'orage. VALENTIN (Serrant dans sa main la médaille pendue à son cou.) Et toi que préserve mes jours, Toi qui me viens de Marguerite, Je ne veux plus de ton secours Médaille maudite! Je ne veux plus de ton secours! (Il jette la médaille par terre.) MÉPHISTOPHÉLÈS (à part) Tu t'en repentiras FAUST Terrible et frémissant, etc. VALENTIN Redouble, ô Dieu puissant MÉPHISTOPHÉLÈS De son air menaçant, etc. VALENTIN (À Faust) En garde, et défends-toi! MÉPHISTOPHÉLÈS (dit doucement à Faust) Serrez-vous contre moi Et poussez seulement, cher docteur, moi, je pare. (Valentin engage le combat.) VALENTIN Pare donc celle-ci! MÉPHISTOPHÉLÈS Très bien! Et l'autre aussi! VALENTIN Vive Dieu! MÉPHISTOPHÉLÈS Pousse donc! VALENTIN C'est le diable! MÉPHISTOPHÉLÈS Oui! VALENTIN Ma main s'engourdit... (tombe, mortellement blessé) Ah! MÉPHISTOPHÉLÈS Voici notre héros étendu sur la sable! Au large maintenant, au large! (Il entraîne Faust au loin.) Mort de Valentin (Marthe et les Citadins entrent portant des torches.) MARTHE Par ici, par ici, mes amis! On se bat dans la rue! L'un d'eux est tombé là; Regardez, le voici! FEMMES Par ici, par ici, mes amis! On se bat dans la rue! L'un d'eux est tombé là; Regardez, le voici! Il n'est pas encore mort, On dirait qu'il remue! Vite, approchons! Il faut le secourir! VALENTIN (Il se relève avec un certain effort) Merci! merci! De vos plaintes faites-moi grâce! J'ai vu, morbleu ! la mort en face Trop souvent pour en avoir peur! (Marguerite apparaisse par le fond soutenue par Siébel) MARGUERITE Valentin! Valentin! (Marguerite se fraie un chemin à travers la foule et s'agenouille devant Valentin.) VALENTIN Marguerite, ma sur, Que me veux-tu? va-t'en! MARGUERITE Ô Dieu! VALENTIN Je meurs par elle! J'ai sottement cherché querelle A son amant! FOULE Son amant! SIÉBEL (à Valentin) Grâce! grâce! Pour elle grâce! Soyez clément! MARGUERITE Douleur cruelle! O châtiment FOULE Il meurt pour elle! Il meurt frappé par son amant! VALENTIN Ecoute-moi bien, Marguerite: Ce qui doit arriver, arrive à l'heure dite! La mort nous frappe quand il faut, Et chacun obéit aux volontés d'en haut! Toi! te voilà dans la mauvaise voie, Tes blanches mains ne travailleront plus! Tu renieras, pour vivre dans la joie, Tous les devoirs et toutes les vertus! Oses-tu bien encore, oses-tu, misérable, garder ta chaîne d'or? (Marguerite s'arrache la chaîne d'or quelle pendue à son cou et la jette par terre) Va! la honte t'accable! Le remords suit tes pas! Mais enfin l'heure sonne! Meurs ! et si Dieu te pardonne, Sois maudite ici bas! FOULE Ô terreur! Ô blasphème A ton heure suprême, infortuné Songe, hélas! à toi-même; Pardonne, si tu veux être un jour pardonné! VALENTIN Marguerite, sois maudite! La mort t'attend sur ton grabat! Moi je meurs de ta main et je tombe en soldat. (Il mort. Siébel s'emporte à Marguerite) FOULE Que le Seigneur ait son âme Et pardonne au pêcheur. |
ACTO CUARTO Entreacto y Aria (La habitación de margarita. La joven trabaja en la rueca. Se acerca a la ventana y escucha.) MARGARITA ¡Ya no están aquí! ¡En otros tiempos yo reía con ellas! Ahora... MUCHACHAS (desde la calle.) ¡El galan extranjero huye y sigue corriendo! ¡Ja ¡Ja! ¡Ja! ¡Ja! ¡Ja! ¡Ja! (Se alejan riendo.) MARGARITA ¡Estaban escondidas! ¡Ah! ¡Crueles! ¡Antaño yo no encontraba un insulto lo bastante fuerte para los pecados ajenos! ¡Llega el día en que ya no hay piedad para los nuestros! ¡Ahora soy únicamente algo que avergüenza! Y sin embargo, ¡Dios lo sabe, yo no he sido infame; únicamente te has visto arrastrada, alma mía, por la ternura y el amor! (Se sienta ante la rueca e hila.) ¡No regresa! ¡Tengo miedo, tiemblo, me consumo! ¡ Ay! ¡En vano pasan las horas, no regresa! ¿Dónde puede estar? ¡Sola ante mi ventana, mi mirada se pierde a lo lejos! ¡Ay! ¿Dónde puede estar? ¡No regresa! ¡No me atrevo a quejarme; debo contenerme! ¡Lloro suavemente! ¡Si pudiese enterarse de mi dolor! ¡Ay! ¿Dónde puede estar? ¡No regresa! ¡Oh! ¡Verle! ¡Escuchar el ruido de sus pasos! ¡Mi corazón está tan cansado, tan cansado de esperar! ¡No regresa! ¡Mi señor! ¡Mi dueño! ¡Qué alegría si apareciese! ¡Ay! ¡Ay! ¿Dónde puede estar? ¡No regresa! Escena, Romanza y Recitativo (Entra Siebel precipitadamente) SIEBEL ¡Margarita! MARGARITA ¡Siebel! SIEBEL ¡Otra vez llorando! MARGARITA ¡Ay! ¡Sois el único que no me maldice! SIEBEL Sólo soy un niño, pero tengo el corazón de un hombre. ¡Y os vengaré de su vil abandono! ¡Le mataré! MARGARITA ¿A quién? SIEBEL ¿Es necesario nombrarle? ¡Al ingrato que os ha traicionado! MARGARITA ¡No! ¡Calmaos! SIEBEL ¡Lo siento! ¿Le amáis aún? MARGARITA ¡Sí! ¡Siempre!...¡siempre!... Pero no debo quejarme a vos de mis penas. ¡Hago mal, Siebel, de hablaros de él! SIEBEL Si la felicidad te invita a sonreír, contento siento entonces una dulce emoción; si el dolor te abruma, Margarita, oh Margarita, oh Margarita, entonces lloro, lloro contigo. Como dos flores de un mismo tallo seguía nuestro destino el mismo curso. Tus penas como hermano me entristecen, oh Margarita, oh Margarita, siempre te amaré como a una hermana. MARGARITA ¡Bendito seáis, Siebel! Vuestra amistad es bien dulce. ¡Aquellos cuya cruel mano me rechaza aún no me han cerrado las puertas de la iglesia; allí iré a rezar por mi hijo y por él! (Sale. Marta entra n escena) SIEBEL ¡Marta! MARTA ¡Alabado sea Dios! ¡Sois vos! ¿Y Margarita? ¡Pobre niña! ¡Su hermano ha regresado! SIEBEL ¡Oh, cielos! ¡Valentín! Coro de los Soldados (A la izquierda, la casa de Margarita). MARTA ¡Escuchad! ¡Aquí están! ¡Venid de prisa! ¡Salvadla, Siebel! ¡Confío en vos! (Sale. Entrada de los soldados y Valentín) SOLDADOS Depongamos las armas; al fin hemos regresado a nuestros hogares. Nuestras llorosas madres, nuestras madres y hermanas no nos esperarán más. VALENTÍN (Advirtiendo a Siebel) ¡Eh! ¡Pardiez! ¡Es Siebel! SIEBEL (turbado) En efecto, yo... VALENTÍN (le abraza) ¡Corre, ven! Ven a mis brazos. ¿Y Margarita? SIEBEL Creo que está en la iglesia. VALENTÍN Sí, rogando a Dios por mí... Hermana querida, ¡qué atenta va a escuchar el relato de nuestras batallas! SOLDADOS Sí, constituye un placer en las familias explicarles a los niños que se estremecen, a los ancianos, a las muchachas, la guerra y sus batallas... ¡Gloria inmortal de nuestros antepasados, seámosles fieles, muramos como ellos! ¡Y bajo tu protección, soldados vencedores, dirige nuestros pasos, inflama el corazón! Por ti, madre patria, afrontando el destino, tus hijos, con alma aguerrida, han desafiado a la muerte. Tu voz santa nos grita: ¡Adelante, soldados! ¡Acero en mano,.. El acero en la mano... corred al combate! ¡Gloria a los combates!... ¡Gloria inmortal etc. Apresuremos el paso hacia nuestros hogares; allí nos esperan, se ha firmado la paz, ¡No más suspiros! No nos demoremos. Apresuremos el paso hacia nuestros hogares; Nuestro país nos tiende los brazos. ¡El amor nos sonríe, el amor nos festeja! Y más de un corazón se estremece internamente al recuerdo de nuestros combates. Apresuremos el paso, no nos demoremos ¡Gloria inmortal! etc. (Los soldados y la multitud se dispersan. Valentín y Siebel se quedan solos.) Recitativo VALENTÍN ¡Vamos, Siebel! ¡Entremos en casa! ¡Con el vaso en la mano, me explicarás! SIEBEL ¡No! ¡Yo no entro! VALENTÍN ¿Por qué?... ¿Giras el rostro? ¿Desvías la mirada? ¡Siebel, explícate! SIEBEL (realizando un esfuerzo) ¡Pues bien!... ¡No, no puedo! (Siebel se detiene ante la casa) VALENTÍN ¿Qué quieres decir? (Se dirige hacia la casa.) SIEBEL ¡Deténte! ¡Sé clemente, Valentín! (Intenta detener a Valentín) VALENTÍN ¡Déjame! ¡Déjame! (Se precipita en la casa.) SIEBEL ¡Perdónala! ¡Dios mío! ¡Os lo imploro! Dios mío, protégela. Escena de la Iglesia (Algunas mujeres entran en la iglesia. Margarita entra a su vez y se arrodilla) MARGARITA Señor, permitid que vuestra humilde sierva se arrodille delante de Vos MEFISTÓFELES (aparece tras un pilar) ¡No! ¡Tú no rezarás! ¡Horrorizarla! ¡Espíritus malignos, acudid! CORO DE DEMONIOS INVISIBLES ¡Margarita! MARGARITA ¿Quién me llama? ¡Tiemblo! ¡Me muero!... ¡Buen Dios! ¡Dios clemente! ¿Ya es la hora del castigo? MEFISTÓFELES Acuérdate del pasado, cuando con tu bondad al amparo de los ángeles, venías al templo, cantando sus alabanzas, a adorar al señor, cuando balbucías una casta oración con una tímida voz, ¡y llevabas en tu corazón los besos de tu madre y de Dios a la vez! Escucha estos clamores, es el infierno quien te llama, es el infierno quien te persigue Son los remordimientos eternos, es la angustia eterna en la noche eterna. MARGARITA ¡Dios mío! ¿Qué es esta voz que me habla en la sombra? ¡Dios todopoderoso! ¡Qué velo de sombras desciende sobre mí? CORO DE RELIGIOSOS ¡Cuando luzca el día del Señor su cruz resplandecerá en el cielo y el universo se derrumbará! MARGARITA ¡Ay! ¡Ay! ¡Este canto piadoso es más terrible todavía! MEFISTÓFELES ¡No! ¡Para tu Dios ya no hay más perdón! ¡Para ti el cielo ya no tiene amanecer! ¡No! ¡No! CORO DE RELIGIOSOS ¿Qué le diría entonces al Señor? ¿Dónde encontraría un protector, cuando el inocente tenga miedo? MARGARITA ¡Ah! Este canto me ahoga y me oprime, estoy en un cerco de hierro! MEFISTÓFELES ¡Adiós a las noches de amor, y los días embriagadores! ¡Para ti la desdicha! ¡Para ti el infierno! MARGARITA ¡Señor, Señor, acoge la plegaria de los corazones desdichados! ¡Que un rayo de vuestra luz descienda sobre ellos!... ¡Señor, Señor, acoge la plegaria de los corazones desdichados! ¡Que un rayo de vuestra luz descienda sobre ellos!... CORO DE RELIGIOSOS ¡Señor, Señor, acoge la plegaria de los corazones desdichados! ¡Que un rayo de vuestra luz descienda sobre ellos!... MEFISTÓFELES ¡Margarita, maldita seáis! ¡Para ti el infierno! MARGARITA ¡Ah! Escena y Serenata (Entran en escena Mefistófeles y Fausto; Mefistófeles lleva una guitarra en la mano. Fausto se dirige hacia la casa de Margarita y se detiene.) MEFISTÓFELES ¿A qué esperas ahora? Entremos en la casa. FAUSTO ¡Cállate, maldito! Tengo miedo de traer aquí la vergüenza y la desgracia. MEFISTÓFELES ¿Por qué volverla a ver, después de haberla dejado? ¡Así nuestra presencia sería mucho mejor recibida! ¡El sabbat nos espera! FAUSTO ¡Margarita! MEFISTÓFELES ¡Veo que mis consejos son inútiles y que el amor puede más! ¡Pero para hacerte abrir la puerta necesitas la ayuda de mi voz! (Fausto sumido en sus pensamientos se va. Mefistófeles acompañándose de la guitarra) "Vos que os hacéis la dormida ¿no escucháis oh, mi adorada Catalina, no escucháis mi voz y mis pasos...?" ¡Así te llama tu galán y tu corazón le cree! Ja! Ja! Ja! Ja! ¡No abras la puerta, hermosa mía, si no es con el anillo en el dedo! "Catalina, a quien adoro, ¿por qué rechazar al amante que os implora un beso tan dulce?..." ¡Así suplica tu galán y tu corazón le cree! Ja! Ja! Ja! Ja! ¡No des un beso, adorada mía, si no es con el anillo en el dedo! Ja! Ja! Ja! Ja! Trío del Duelo VALENTÍN (Valentín sale de casa.) ¿Qué desean, señores? MEFISTÓFELES Perdón camarada. ¡Pero la serenata no era para vos! VALENTÍN Mi hermana la escucharía mejor que yo, ¡ya lo sé! (Desenvaina y rompe la guitarra de Mefistófeles con su espada.) FAUSTO (para sí) ¡Su hermana!... MEFISTÓFELES (a Valentín) ¿Qué mosca os ha picado? ¿No os gusta la música? VALENTÍN ¡Basta de ultrajes! ¡Basta! ¿A quién de ustedes debo pedir cuentas de mi desgracia y mi vergüenza? ¿Quién de los dos debe caer bajo mi estocada? (Fausto desenvaina su espada.) MEFISTÓFELES ¡Vos lo habéis querido! ¡Vamos, doctor, a él! FAUSTO ¡No! MEFISTÓFELES ¡Vamos, en guardia! De su aire amenazador, de su mirada rabiosa, yo, ¡me río! ¡Mi poderoso brazo desviará la tormenta! VALENTÍN ¡Redobla, oh Dios todopoderoso, mi fuerza y mi valor! Redobla, redobla, mi fuerza y mi valor! ¡Permite que con su sangre lave mi ultraje! ¡Dios todopoderoso, redobla mi valor! FAUSTO (para sí) ¡Terrible y estremecedor, hiela mi valor! ¡Terrible y estremecedor, hiela mi valor! ¿Debo verter la sangre del hermano que he ultrajado? VALENTÍN (Valentín saca del pecho la medalla que le dio Margarita.) ¡Y tú, que protegiste mis días, tú que de Margarita provienes, no quiero ya tu ayuda, medalla maldita! ¡No quiero vuestra ayuda! (Arroja la medalla a tierra) MEFISTÓFELES (para sí) ¡Te arrepentirás! FAUSTO Terrible y estremecedor, etc. VALENTÍN Redobla, oh Dios todopoderoso, etc. MEFISTÓFELES De su aire amenazador, etc. VALENTÍN (a Fausto) ¡En guardia! ¡Defiéndete! MEFISTÓFELES (con dulzura a Fausto) ¡Acércate a mí! ¡Y únicamente ataca, querido doctor! Yo me encargo de parar. (Luchan.) VALENTÍN ¡Para ésta! MEFISTÓFELES ¡Muy bien! ¡Y la otra también! VALENTÍN ¡Viva Dios! MEFISTÓFELES ¡Tira pues! VALENTÍN ¡Es el diablo! MEFISTÓFELES ¡Sí! VALENTÍN Mi mano se para... (cae, herido mortalmente) ¡Ah! MEFISTÓFELES ¡He aquí a nuestro héroe tendido en el suelo! ¡Huyamos ahora! ¡Huyamos! (Arrastra a Fausto) Muerte de Valentín (Llegan Marta y los burgueses con antorchas.) MARTA ¡Por aquí! ¡Por aquí, amigos! ¡Están luchando en la calle! ¡Uno de ellos ha caído allí! ¡Mirad... aquí está! MUJERES ¡Por aquí! ¡Por aquí, amigos! ¡Están luchando en la calle! ¡Uno de ellos ha caído allí! ¡Mirad... aquí está! ¡Aún no está muerto! ¡Parece que se mueve! ¡Aproximaos, rápido! ¡Hay que socorrerle!... VALENTÍN (se incorpora con cierto esfuerzo) ¡Gracias! ¡Gracias! ¡Ahorradme vuestros lamentos! He visto, ¡voto a bríos! la muerte cara a cara demasiado a menudo como para temerla... (Margarita aparece en el fondo sostenida por Siebel.) MARGARITA ¡Valentín! ¡Valentín! (Aparta a la multitud y cae de rodillas junto a Valentín) VALENTÍN ¡Margarita! ¡Hermana! ¿Qué quieres? ¡Vete! MARGARITA ¡Dios mío! VALENTÍN ¡Muero por ella! ¡Tontamente he buscado pendencia con su amante! MULTITUD ¡Su amante! SIEBEL (a Valentín) ¡Perdón! ¡Perdón! ¡Perdón para ella! ¡Sé clemente! MARGARITA ¡Dolor cruel! ¡Oh, castigo! MULTITUD ¡Muere por ella! ¡Muere herido por su amante! VALENTÍN ¡Escúchame bien, Margarita! ¡Lo que ha de suceder sucede a la hora prevista! La muerte nos llega cuando nos toca, ¡y cada cual debe obedecer la voluntad de lo alto! ¡Tú! ¡Hete aquí en el mal camino! ¡Tus blancas manos ya no trabajarán más! ¡Renegarás, para vivir en los placeres, de todos tus deberes y virtudes! ¿Todavía osas, osas tú, miserable, guardar tu cadena de oro? (Margarita se arranca la cadena que lleva al cuello y la arroja a tierra.) ¡Vete! ¡La vergüenza te abruma, el remordimiento te persigue! ¡Pero al final llega la hora! ¡Mueres! Y aunque Dios te perdone, maldita seas aquí abajo. MULTITUD ¡Oh terror, oh blasfemia, en tu hora suprema, desgraciado, piensa, ay, en ti mismo, perdona, si quieres ser a tu vez perdonado! VALENTÍN ¡Margarita! ¡Maldita seas! ¡La muerte te espera sobre tu camastro! ¡Muero por tu culpa y muero como soldado! (Muere. Siebel se lleva a Margarita.) MULTITUD Que el Señor acoja su alma y perdone al pecador. |